Talend vient de franchir une nouvelle étape. La start-up française, qui a bousculé le marché de l'ETL (extraction, chargement et transformation de données) en lançant une offre Open Source dans les pattes des gros acteurs du marché, entend récidiver avec le MDM. Talend a en effet annoncé avoir racheté les actifs d'Amalto Technologies, qui édite un logiciel de Master Data Management (gestion des données de référence), afin de compléter son offre. Il se donne d'ici à la fin de l'année pour transformer ce logiciel propriétaire en une offre libre. Le délai est court mais, comme l'explique Bertrand Diard, fondateur et CEO de Talend, un des critères ayant présidé au choix du rachat d'Amalto était justement une certaine proximité technologique : « Ils sont basés sur Eclipse et Java, comme nous. Nos ingénieurs ont mis très peu de temps à pouvoir intervenir sur le code. » Quant à la décision d'aller au-delà de la sphère de l'ETL, c'était « à la demande des clients », une suite logique en quelque sorte. « De fait, indique Bertrand Diard, dans un projet de MDM, la gestion des données de référence elle-même compte pour 40%. 40% sont dévolus à l'intégration, donc l'ETL, et 20% à la qualité des données, qui correspond à notre premier axe de développement hors de l'ETL. » Talend aurait pu, bien sûr, essayer de développer une technologie de MDM, mais un membre éminent du conseil d'administration, Bernard Liautaud, qui est entré au conseil d'administration de Talend lors de la dernière levée de fonds, a « conseillé de procéder à une acquisition pour changer de braquet ». « Démocratiser le MDM comme cela a été le cas pour l'ETL » Avec cette offre de MDM, Talend se retrouvera une fois de plus à lutter contre les gros du secteur, tels qu'IBM, Oracle et Tibco, ainsi que contre les acteurs spécialisés, tels que Siperian ou Orchestra Networks. Cela ne fait pas peur à Bertrand Diard, qui espère « démocratiser le MDM comme cela a été le cas pour l'ETL ». Les PME qui n'avaient pas les moyens de s'adresser à un gros acteur constituent en effet une grande partie des clients de Talend. Cependant, alléchés par les perspectives d'économie, les grands comptes représentent désormais 50% de la clientèle, « ce qui est la grosse surprise du modèle ». La version Entreprise de l'offre Talend compterait deux nouveaux clients par jour. Toutefois, plus qu'une offre autonome de MDM, Talend songe davantage à une suite middleware, en insistant sur l'aspect intégré de l'offre, permis par cette « proximité des technologies ». « D'ailleurs, relève Bertrand Diard, les boîtes de MDM ont toutes des accords avec des fournisseurs d'outils d'intégration et de gestion de la qualité. Talend est ainsi partenaire de Siperian. Enfin, j'imagine qu'ils choisiront quelqu'un d'autre, maintenant. » A terme, cette offre middleware pourrait évoluer dans les couches et se compléter d'une solution d'intégration d'applications. Bertrand Diard voit même au-delà, puisqu'il a récemment apporté son soutien à BonitaSoft, éditeur d'un BPM (gestion des processus métier) en Open Source. « Il y a des vraies synergies à trouver », commente-t-il.