20eme Salon des Entrepreneurs de Paris
Conférence plénière du mercredi 6 février 2013 sur le 20ème Salon des Entrepreneurs (cliquer ici pour agrandir l'image).

Aqoba est membre du réseau Excellence Oséo et également co-financée par l'Union Européenne via le Feder (Fonds européen de développement régional). « Nous avons actionné tous les leviers, mais cela prend du temps », fait remarquer Thibault Lanxade. L'unité de temps de ces organismes n'est pas la même que pour l'entreprise. « Il faut un peu plus de six mois pour un dossier de financement Oséo et pour Feder, cela se joue sur 8 mois », même si le PDG d'Aqoba souligne que, dans ce cas, les fonds obtenus sont conséquents et non remboursables. A ce propos, Dominique Caignart, directeur du réseau Oséo Ile de France, a rappellé que, dans le cas des projets liés au numérique, il faut vérifier la pertinence des algorithmes et s'assurer de l'existence de vrais sauts technologiques. Sur les gros dossiers innovants, la validation peut ainsi prendre deux à trois mois.

Dominique Caignart, directeur du réseau Oséo IdF
Dominique Caignart, directeur du réseau Oséo Ile de France.

L'importance du premier contrat et la nécessité d'un SBA

Le site « A little market » a aussi bénéficié du financement de business angels. « Il s'agissait d'anciens entrepreneurs qui nous ont apporté de nombreux conseils et nous ont permis de valider le modèle », explique Nicolas d'Audiffret. Accompagnée par Oséo, sa société a également fait une levée de fonds auprès d'XAnge Private (capital risque). Néanmoins, Stéphanie Delestre, CEO de Qapa, pointe que ce ne sont pas seulement les aides qui comptent lorsque l'on monte une entreprise, mais surtout les contrats. Elle cite une expérience vécue en Allemagne où l'Etat de Hambourg a l'habitude de travailler avec les petites entreprises et regrette de ne pas pouvoir le faire aussi facilement de ce côté-ci du Rhin. « Avoir un contrat avec l'Etat, c'est très difficile, j'essaie avec Pôle Emploi depuis deux ans ».

Une fois de plus, les entrepreneurs insistent ainsi sur la nécessité de mettre en place un Small Business Act à la française qui permettrait de réserver une partie de la commande publique aux PME. Agnès Bricard, présidente du conseil supérieur de l'Ordre des experts-comptables, reconnaît à ce sujet que, sur les 130 000 milliards consacrés chaque année à la commande publique, « la PME n'est pas servie », en dehors des filiales de grands groupes. Elle redit au passage l'accompagnement assuré par les professionnels qu'elle représente auprès des TPE/PME, notamment sur les questions de BFR (besoins en fonds de roulement). Quoi qu'il en soit, « le point le plus important, c'est la première commande », confirme Thibault Lanxade, d'Aqoba, qui regrette qu'il manque en France une stratégie de filière.

A l'issue de la conférence, Pierre Moscovici est venu présenter des mesures qui pourraient permettre d'aider les entreprises à faire face à leurs besoins de trésorerie. 

(*) Statistiques de la Dares

(**) Chiffres Insee. Un total de 550 000 créations d'entreprises en 2012 dont il faudra bien sûr défalquer le nombre de défaillances enregistrées dans l'année pour obtenir un nombre de créations net. L'année 2011 a par exemple totalisé 549 800 créations d'entreprises mais aussi près de 60 000 défaillances.