Résultats exercice 2007 : Chiffre d'affaires : 3,1 Md$ (+44%) Bénéfice net : 850 M$ (+53%) D'une année à l'autre, l'ébouriffante santé des acteurs indiens de l'offshore ne se dément pas. En témoignent les résultats annuels publiés par Infosys, l'un des trois géants du secteur avec Tata Consultancy Services et Wipro. Sur l'exercice clos le 31 mars, Infosys a réalisé un chiffre d'affaires de 3,1 Md$, en progression spectaculaire de 44%. Même ordre de progression pour le bénéfice net : il bondit de 53%, à 850 M$. Des résultats d'autant plus spectaculaires qu'ils s'inscrivent dans un contexte de parité roupie/dollar défavorable pour la monnaie indienne, d'augmentation du coût du travail dans le sous-continent et d'un ralentissement de certains segments de l'IT aux Etats-Unis. Autant de facteurs qui ne contrarient en rien la vitalité des grands acteurs de l'externalisation. Wipro et Tata devraient, eux aussi, publier dans les prochains jours d'excellents chiffres. La comparaison avec les entreprises européennes oeuvrant dans le secteur des TIC est, bien évidemment, peu flatteuse pour le Vieux continent. « Si on ne regarde que la marge opérationnelle, commente Dominique Raviart, analyste chez Ovum, on atteint 8 ou 10% en Europe contre 27,6% pour Infosys. Soit environ trois fois plus. Même chose en ce qui concerne la croissance des revenus : 44%. Ca n'existe pas en France ». Et cette progression des revenus est encore spectaculaire du fait qu'elle ne résulte pas d'acquisitions mais presque exclusivement de croissance interne. Si le coeur de métier d'Infosys réside dans les services applicatifs, le groupe entend diversifier ses activités. Cependant, « sa velléité de grandir dans d'autres secteurs n'a pas entravé la croissance dans son métier d'origine », explique Dominique Raviart. De même, « on pensait que les marchés américains ou britanniques tendaient à être saturés, or on constate qu'Infosys continue d'y croître ». A croire qu'aucune difficulté ne pourrait entraver la marche en avant du groupe. Le turnover élevé ne devrait pas être un problème Une ombre pourrait se profiler : celle des difficultés de recrutement. « Infosys compte 72 000 salariés, soit 20 000 de plus qu'il y a un an, observe Dominique Raviart. En une année, il sont passés de la taille d'Atos à celle de Capgemini ». Alors qu'on pourrait penser qu'avec un tel rythme de croissance, les SSII indiennes pourraient facilement s'approprier des groupes européens (on pense à Atos, dont les rumeurs de rachat enflent), les acquisitions ne semblent pas être une priorité pour l'instant : « les responsables des grands groupes indiens nous explique qu'avec 40% de croissance organique ils sont incapables de gérer des opérations de croissance externe importantes. Leur problématique, en permanence, est liée au recrutement ». De fait, le taux de turnover est d'environ 10 à 12% dans les secteurs d'activité d'Infosys. Et il atteint 40% pour les salariés des centres d'appels. Pour autant, l'analyste d'Ovum ne considère pas ces données comme un frein au rythme de croissance d'Infosys : « les gros acteurs déjà implantés ont la capacité de recruter. Le problème se pose essentiellement pour les groupes indiens de taille plus restreinte ou pour les étrangers récemment installés ». Pour Infosys comme pour ses principaux concurrents, la marge de progression reste donc intacte : « je ne vois rien qui, à court terme, pourrait contrarier la croissance d'Infosys », résume Dominique Riviart. Signe que le baromètre est au beau fixe du côté de Bangalore : Infosys prévoit de réaliser un chiffre d'affaires d'environ 4 Md$ cette année, soit une progression de 28 à 30%.