Dans une interview avec la chaîne de télévision et de radio Democracy Now!, Michael Ratner, président émérite du Center for Constitutional Rights, a constesté l'hypothèse d'un grand jury secret et réfuté la rédaction d'un acte d'accusation secret contre Julian Assange. Pour Michael Ratner, qui qualifie Stratfor de « CIA de l'ombre », la mystérieuse traque de Julian Assange n'a qu'un seul objectif, « garder secrets tous les crimes commis par les États-Unis en Afghanistan et en Irak ». Le président du Center for Constitutional Rights fait également remarquer que Julian Assange est Australien et non citoyen américain, et n'a donc aucune obligation à tenir confidentielles des informations classées par les États-Unis. « Quelles obligations a Julian Assange au regard de l'Espionage Act américain ? » demande t-il.

Sabu, ennemi numéro un des Anonymous ?

Quoi qu'il advienne avec le fondateur de WikiLeaks, les événements de ces dernières semaines ont renforcé le sentiment d'un grand nombre d'acteurs au sein de la communauté chargée de la sécurité de l'information (Infosec) : Anonymous est un petit groupe de génies entouré par une «légion d'imbéciles ». Kevin McAleavey pense que le fait de retrouver les e-mails de Stratfor dans les mains de WikiLeaks aurait du susciter la méfiance. « En temps normal, ces informations auraient dû être publiées directement sur Internet, via des sites comme « Pastebin » ou « PirateBay ». Ce transfert vers WikiLeaks est douteux, et on se demande effectivemment si le FBI n'a pas téléguidé la fuite, » a t-il ajouté.

Par ailleurs, dans un message posté sur Risky.biz le 7 mars, Patrick Gray estime que personne ne devrait faire confiance à Sabu, depuis que celui-ci a déserté son compte Twitter pendant environ un mois, en août dernier. « On pourrait penser que n'importe quel individu avec le minimum de jugeotte garderait ses distances avec une cible très en vue, sur lequel on répand l'information qu'il a été arrêté. Sabu a disparu des écrans pendant un mois, puis il est réapparu. Mais pas du tout. Tout le monde a gardé le contact. C'est ainsi que les pirates supposés être à l'origine de l'attaque contre HBGary Federal, de la fuite des mails de Stratfor, plus l'affaire des écoutes téléphoniques et les attaques contre Sony Entertainment, tous se sont retrouvés derrière les barreaux », écrit-il.

Au final, il semble que Hector Xavier Monségur a lui-même besoin d'être physiquement protégé. On trouve beaucoup d'informations précises sur Sabu dans plusieurs commentaires postés dans des blogs, y compris  son adresse, son numéro de téléphone, les noms de ses frères et soeurs, le type de voiture qu'il conduit, etc... Sans oublier cette menace : « Mouchard, prends garde à toi, nous savons qui tu es. »