Dans la lignée des mesures prises pour que « la culture de projet trouve toute sa place dans nos laboratoires », selon les termes de la ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, le gouvernement envisage la création de zones franches sur les campus universitaires. De quoi encourager les étudiants candidats à la création d'entreprise, par une défiscalisation adaptée à la situation de lancement de leur activité. C'est une des mesures phares annoncées par le ministère en guise d'ouverture au salon européen de la recherche et de l'innovation qui se tient à Paris, Porte de Versailles, jusqu'à ce samedi 9 juin. La ministre entend également favoriser la création d'incubateurs dans les universités ainsi que l'exploitation des brevets générés dans ce contexte. Et d'applaudir aussi, d'une part, à l'amélioration de l'organisation des écoles doctorales en cours, susceptible de reconstituer le « vivier de jeunes chercheurs à l'heure où nombre de leurs aînés prennent leur retraite », d'autre part, à la diversification des débouchés ouverts aux doctorants. Une diversification relayée notamment par les « rendez-vous de l'emploi » de ce salon, comme le font aussi les « doctoriales » (préparation des doctorants à l'après-thèse) organisées sur divers campus. A l'échelle européenne Profitant de la forte représentation de collègues européens à ce salon parisien, avec les ministres polonais et espagnol de la recherche, le commissaire hongrois chargé de l'ANR hongroise, le premier vice-ministre de l'éducation et de la science d'Ukraine, et le commissaire européen pour la recherche, Janez Potocnik, la ministre française a également annoncé le lancement d'un forum pour l'élaboration de grandes infrastructures de recherche européennes en tant que « creuset d'idées nouvelles aux frontières des disciplines traditionnelles ». Les TIC, omniprésentes dans les projets interdisciplinaires (grilles de calcul, grilles informatiques, imagerie médicale, sciences de la matière, de l'univers, de l'environnement, etc) sont particulièrement concernées. Ce forum, et la « feuille de route » qui devrait en ressortir, font partie des initiatives qu'envisage le gouvernement en guise de préparation de la France à prendre son tour à la Présidence de l'Union européenne au second semestre 2008. Stabilité des effectifs salariés des secteurs high tech Le ministère des Finances (Service des statistiques industrielles, Sessi) a également profité de ce salon pour publier un bilan plutôt optimiste du développement de l'innovation technologique en France. Le 17e tableau de bord de l'innovation confirme en effet, pour le second semestre 2006, une progression significative du nombre des entreprises cotées sur le marché Alternext (de 48 entreprises à 77), un maintien à un niveau élevé du capital-investissement (près de 10,3 Md€ investis en 2006). La croissance de 6,5% (en glissement annuel) du chiffre d'affaires des secteurs high tech est due en grande partie à la relance du secteur des services informatiques. Autre indice significatif, la progression de 18% de la vente de micro-ordinateurs aux entreprises et aux particuliers (du second semestre 2006, par rapport au second semestre 2005). Et surtout, la baisse des effectifs salariés des entreprises de haute technologie observée depuis quatre ans est enfin enrayée, avec une quasi stabilité des effectifs employés (1,57 millions de salariés soit +0,1% sur le second semestre 2006).