« Dans ces projets, l'implication des métiers est un point très important », confirme Sébastien Lamour. Mais en France, les initiatives big data sont encore peu nombreuses, pointe l'étude d'IDC. Pour l'instant, 12% des entreprises interrogées ont entamé des recherches d'expertise ou de solutions, ce qui correspond à ce que le cabinet a constaté par ailleurs au niveau européen. Comparées aux Etats-Unis et à la Chine, les volumes de données gérés en France sont en moyenne bien inférieurs. L'étude d'IDC montre que 39% des entreprises interrogées dans l'Hexagone ont des datawarehouses dépassant le teraoctet (et allant rarement au-delà des 10 To). Alors qu'un quart des entreprises américaines et asiatiques « de même taille » gèrent au moins un entrepôt de plus de 100 To.

Créer de nouveaux services grâce à l'analyse des big data

Les entreprises ayant déjà engagé une réflexion sur les big data l'ont fait dans quatre directions : les solutions d'analyse, les bases de données, l'expertise technique et les solutions de stockage. « Il faut avoir une vision globale et, également, investir sur les compétences, disposer des personnes qui connaissent le domaine et qui sont impliqués », souligne Sébastien Lamour. « Encore une fois, l'implication de la direction générale est indispensable à la réussite de ce type de projets ». 

L'analyste rappelle les avantages compétitifs que les projets liés aux big data peuvent apporter, à plusieurs niveaux. « Concernant l'expérience client, la capacité à analyser de manière plus fine comment ils se comportent, à quoi ils sont sensibles, pour quelles raisons ils risquent de partir vers un autre fournisseur. » Il cite un 2e intérêt en termes de processus opérationnels.  Comment mettre en place des services d'intervention ou des nouveaux contrats auprès des clients, dans le secteur des assurances, par exemple. Ou encore, optimiser de façon très forte la distribution des courriers.

Sébastien Lamour rappelle aussi que des sociétés se créent pour utiliser ces technologies et développer de nouveaux modèles économiques, produits et services numériques (comment, par exemple, parvenir à des prévisions de trafic  autoroutier très fines avec les capteurs de péages). Enfin, l'analyste d'IDC voit aussi se développer de manière plus forte une « microverticalité » des applications, par exemple sur le secteur de la mode, du sport, des boissons, les entreprises souhaitant récupérer des informations très précises par rapport à leur métier.
Dernier point, ces  technologies sont mises en place beaucoup plus rapidement qu'auparavant.

(*) banque/finance, assurance, industrie, commerce, secteur public.