Tout commence en janvier dernier, lorsque Microsoft lance une offre d'achat sur Yahoo. Le montant proposé est alléchant : 44,6 Md$ pour l'ensemble de la société. Pourtant, Jerry Yang, PDG de Yahoo, refuse. Pour lui, la proposition sous-évalue le potentiel de la société. Mais plusieurs actionnaires de la société ne sont pas du même avis : d'une part, la somme proposée par Microsoft leur semble plus qu'honnête, d'autre part, ils reprochent à Jerry Yang de faire passer ses ressentiments vis à vis de Microsoft avant les intérêts de l'entreprise. Microsoft pose un ultimatum S'engage alors un véritable jeu du chat et de la souris. Tout y passe : Microsoft courtise Yahoo, qui joue les effarouchées et cherche refuge auprès d'AOL et de Google. Face à de telles réticences, Microsoft finit par poser un ultimatum. Jerry Yang joue alors toutes les cartes dont il dispose. Il tente ainsi de convaincre ses actionnaires de la pertinence de sa stratégie et prédit le pire à ses employés en cas de succès de l'OPA de Microsoft. En avril, Yahoo crie victoire : Google, le géant du Net, ennemi juré de Microsoft, le prend sous son aile en lui proposant un contrat autour de la publicité en ligne sur son moteur de recherche. Contrat sensé apporter à Yahoo un revenu de 800 M$ par an. Une chance pour l'éditeur car début mai, l'ultimatum de Microsoft qui avait augmenté son offre à 33$ par action, valorisant la société à plus de 50 Md$, expire sans qu'un accord ait pu être trouvé. En novembre, l'accord entre Yahoo et Google tombre à l'eau Mi-novembre, blâmé d'avoir refusé une telle proposition, Jerry Yang est discrètement poussé vers la sortie. Il abandonne son poste de PDG mais reste officiellement au sein du conseil d'administration de Yahoo. L'action s'écroule sous les 10$. Début décembre, patatras. Sous la pression du département américain de la justice (DoJ), Google laisse tomber Yahoo. Penaud, Jerry Yang se tourne à nouveau vers Microsoft, le suppliant de revenir sur sa décision. En toute logique, Steve Ballmer répond par le dédain : Microsoft n'est plus intéressé et peut même poursuivre son chemin seul dans le monde des moteurs de recherche en ligne. Mais le géant de Redmond pèse bien peu sur ce secteur (9%) face au mastodonte Google (65 %). Un rapprochement avec Yahoo (20%) semble donc inéluctable. Reste à savoir quand. A lire sur le sujet : Le 8 décembre : Steve Ballmer à propos d'un accord avec Yahoo : « le plus tôt sera le mieux » Le 5 décembre : L'accord Google/Yahoo abandonné juste avant que la justice américaine ne s'y attaque Le 18 novembre : Après une gestion désastreuse de Yahoo, Jerry Yang quitte son poste de PDG Le 7 novembre : Microsoft reste de marbre face aux supplications de Jerry Yang Le 6 novembre : Yahoo à Microsoft : « au secours, revenez nous rachetez ! » Le 22 octobre : Trimestriels Yahoo : hémorragie du bénéfice et des effectifs Le 7 juillet : Microsoft trépigne d'impatience à l'approche de l'AG de Yahoo Le 13 juin : Yahoo abandonne définitivement Microsoft pour Google Le 16 mai : Carl Icahn veut renouveler le conseil d'administration de Yahoo Le 14 mai : Microsoft/Yahoo : un épilogue en forme de proxy fight Le 6 mai : Sous pression, Jerry Yang joue une dernière carte Le 5 mai : Microsoft retire son offre sur Yahoo Le 28 avril : Yahoo/Microsoft : l'accord expire sans accord trouvé Le 24 avril : Microsoft / Yahoo : Steve Ballmer soigne son bluff Le 18 avril : Yahoo et Google prolongent leur accord Le 10 avril : Microsoft et Yahoo multiplient les alliances chacun de leur côté Le 6 mars : Yahoo est décidé à dégoûter Microsoft Le 20 février : Microsoft se tourne vers les actionnaires de Yahoo Le 11 février : Yahoo pourrait se retourner vers AOL pour esquiver Microsoft Le 11 février : Yahoo rejette officiellement l'offre de rachat de Microsoft Le 7 février Yahoo traîne des pieds devant l'offre de rachat de Microsoft Le 4 février : OPA sur Yahoo : Google s'inquiète, Microsoft le rassure Le 1er février : Microsoft veut racheter Yahoo pour 44,6 Md$