L'Idate (Institut de l'Audiovisuel et des Télécommunications en Europe) a profité du séminaire qu'elle organise avec Aromates sur la FTTH (Fiber to the home) pour faire le point sur le développement de cette technologie dans 28 pays d'Europe (les 25 pays membres de l'Union en 2006 plus la Norvège, la Suisse et l'Islande). En juin 2006, l'institut a identifié 139 projets dont 66% étaient le fait de collectivités locales ou de fournisseurs d'énergie. Un état des lieux qui n'a rien de surprenant. En effet, si les premières souhaitent offrir du haut débit à leurs administrés tout en gardant la maîtrise de leur sous-sol, les secondes sont habituées aux travaux de génie civil. Ces travaux représenteraient d'ailleurs 70% des coûts d'infrastructure. Toujours à fin juin 2006, on comptait environ 820 000 abonnés FTTx en Europe, ce qui représente une croissance de 32% par rapport à mi-2005, et près de 2,74 millions de foyers et bâtiments raccordables (une autre étude réalisée par le cabinet Informa Telecoms and Media fait état, de son côté, d'un million de souscripteurs fin 2006). Près de 96 % des abonnés sont toutefois localisés dans 5 pays (Suède, Italie, Danemark, Pays-Bas et Norvège). En Suède, près de 56% des foyers étaient ainsi raccordables contre près de 38% au Danemark et un peu moins de 1 % en Italie. Chez nous, moins de 40 000 clients pouvaient alors opter pour la fibre. Certains opérateurs (Deutsche Telekom, Belgacom Eircom, KPN, TDC et Swisscom) ont choisi une infrastructure FTTN (Fiber to the node) complétée par du VDSL, ce qui permet un déploiement plus rapide et moins coûteux. La Belgique et la Suisse devraient ainsi offrir du très haut débit à respectivement 50% et 60% de leurs foyers d'ici la fin de l'année. La France, qui s'apprête à investir plus de 10 milliards € d'ici 2015 a, de son côté, privilégié la FTTB (Fiber to the building) - c'est le choix d'Erenis - ou la FTTH. Cette dernière technologie s'avère toutefois chère puisqu'elle nécessite un investissement d'environ 900 € par immeuble et de 2 000 € par souscripteur. Un opérateur qui investit cette somme aujourd'hui, peut dégager un résultat positif en 2012, à condition que chaque abonné consomme en moyenne pour 50 € de services par mois. Free, Neuf Cegetel et France Telecom ont fait ce pari.