C'est à Lille Grand Palais, au cours du 3ème Forum International sur la cybercriminalité, que Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a annoncé un renforcement des effectifs policiers pour lutter contre la cybercriminalité. Sans donner le chiffre de départ, la ministre a indiqué qu'ils devraient "doubler en trois ans". Fin 2009, on devrait atteindre 300 enquêteurs formés par la police contre 200 à fin 2008 et, côté gendarmerie, on en sera à 214. Pour rappel, la locataire de la Place Beauvau avait déjà fait cette annonce fracassante lors de l’ouverture des Assises du numérique, en juin dernier. La ministre a aussi évoqué l'ouverture, en janvier, du site "Internet-signalement.gouv.fr" où l'on peut, tout en restant anonyme (sic), signaler un "contenu illicite". Il aurait déjà enregistré 12 500 signalements. Un chiffre qui impressionne autant par sa taille qu'il pèche par l'imprécision complète de ce qu'il est censé décrire. Internet-signalement.gouv.fr apparaît comme le correspondant national du projet européen de plateforme de centralisation des alertes. Le ministère compte aussi faire évoluer la loi pour mieux sanctionner La ministre a aussi indiqué que le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI 2) durcira les sanctions à l'encontre de l'usurpation d'identité sur Internet, permettra de bloquer l'accès aux contenus illicites, y compris ceux hébergés sur des sites étrangers et autorisera la captation de données numériques à distance. Pour l'anecdote, rappelons que la Délégation générale pour l'armement (DGA) a confirmé l'existence d'un projet de surveillance du Web, le projet Herisson, subtil acronyme pour Habile Extraction du Renseignement d'Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées. Ce projet ne serait pas, selon un porte-parole de la DGA, un système d'espionnage comme l'est l'Echelon américain, mais juste un outil d'analyse des contenus libres sur Internet.