Michel Gagneux, inspecteur général des affaires sociales, a dirigé une « Mission de relance du projet de Dossier médical personnel » et vient de remettre son rapport à la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot-Narquin. « Observant que les conditions de sa mise en oeuvre avaient cristallisé sur le DMP beaucoup d'attentes mais aussi de controverses, de craintes et de malentendus, le groupe s'est assigné trois objectifs : faire oeuvre pédagogique ; préparer un consensus aussi large que possible sur les objectifs, la stratégie et la méthode ; fournir aux pouvoirs publics un ensemble cohérent d'analyses et de préconisations portant sur les principales dimensions du projet, de nature à permettre l'élaboration d'une « feuille de route » fiable, lisible et partagée » indique le préambule du rapport. Chercher encore aujourd'hui à fixer des objectifs consensuels au DMP suscite quelques interrogations. Le projet de départ le définissait comme un outil collaboratif pour améliorer la prise en charge thérapeutique tout au long de la chaîne de soins. Mais Philippe Douste-Blazy a voulu, lorsqu'il était Ministre de la Santé, le justifier en le transformant en machine à faire des économies. Assez logiquement, certes, mais il aurait fallu l'avouer noir sur blanc : « la construction même du système est stoppée depuis un an ». Enfin du bon sens ? Dans n'importe quelle autre situation, les recommandations du rapport pourraient sembler aller de soi... Concevoir le DMP avant tout comme un outil de partage et de décloisonnement dans un système de santé sous-équipé en système d'information, éclaté et cloisonné, peut sembler une évidence. Sauf pour ceux qui ont eu en charge le sujet jusqu'à présent, et ce, malgré le rapport du professeur Marius Fieschi en 2003... Celui-ci condamne la vision du DMP comme outil de contrôle et de réduction des coûts thérapeutiques directs, tout comme la non-gouvernance du projet.