Ecarteler Edvige pour calmer ses détracteurs et suivre les consignes du Président de la République. C'est ce à quoi s'atèle Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur. Le fichier - susceptible jusqu'alors de rassembler des informations aussi variées que les préférences sexuelles, les engagements militants ou les risques qu'un individu présente de porter atteinte à l'ordre public - devrait ainsi être scindé en trois parties. Une première listera les délinquants réels et potentiels ; une autre se concentrera sur les enquêtes administratives ; la dernière s'attachera aux informations relatives aux personnalités. Et pour dissiper les critiques axées sur le spectre d'un fichier pantagruélique, les trois entités seront gérées indépendamment, évitant ainsi la création de fiches nominatives qui rassembleraient des données couvrant toutes les facettes de la vie privée. Les préférences sexuelles et religieuses ainsi que l'état de santé disparaissent Certaines informations, pointées du doigt tout au long de la polémique, devraient néanmoins disparaître des bases de données. Ce sera le cas des préférences sexuelles er religieuses, et de l'état de santé des individus. En revanche, les mineurs continueront à faire l'objet d'un fichage, dès lors qu'ils atteignent l'âge de treize ans, soit l'âge de la majorité pénale. Après un délai encore inconnu, les mineurs qui « ont commis des fautes pas très importantes », selon Michèle Alliot-Marie, bénéficieront d'un droit à l'oubli et sortiront du fichier. Ces modifications « ne changent pas beaucoup de choses sur le fond », indique la ministre, qui explique que les retouches apportées au décret du 27 juin portant création d'Edvige, ont pour but principal de dissiper « les craintes infondées et les inquiétudes réelles ». Nicolas Sarkozy semblait pourtant désireux de changements dépassant le cadre du simple maquillage quand il affirmait la semaine dernière : « Tout ce qui est nécessaire à la sécurité des Français, il faut le garder. Tout ce qui n'est pas indispensable à la sécurité des Français, il faut l'enlever, je précise, bien sûr, dans le cadre de ce fichier. »