Google est rapidement intervenu pour déclarer inexactes les révélations de The Information (sur abonnement). Le média en ligne a indiqué que les dirigeants de la maison mère de Google, Alphabet, avaient réfléchi à sortir du marché du cloud public au début de l’année 2018. Finalement, cette orientation a été abandonnée pour fixer un autre cap : devenir le deuxième acteur de ce marché d’ici 2023.

Selon le site d’information, c’est lors d’une réunion que Larry Page, co-fondateur de Google, avait évoqué ce potentiel retrait. Il considérait inacceptable de ne pas pouvoir suivre les leaders du marché AWS et Microsoft. Autour de lui, Sundar Pichai, CEO de Google (et maintenant d’Alphabet) et Ruth Porat, directrice financière, ont réussi à le raisonner et à finalement choisir de rester dans le cloud. A cette fin, ils ont affecté une enveloppe de 20 milliards de dollars sur 5 ans pour essayer de rattraper les concurrents et devenir numéro 2 du marché en 2023.

Une dynamique portée par Thomas Kurian

Google Cloud a eu plusieurs vies. A son démarrage, la société était perçue comme très innovante avec beaucoup de projets (en version beta) mais sans concrétisation. Puis en 2015, l’entreprise a recruté Diane Greene, ancienne CIO de VMware. Pendant trois ans, elle a structuré Google Cloud pour le mettre en ordre de bataille contre AWS et Microsoft. En 2018, elle a passé la main à Thomas Kurian, ancien directeur produit chez Oracle, qui a pour mission d’accélérer les ventes de Google Cloud. Aujourd’hui, le groupe est en forte croissance et se développe fortement, comme nous avons pu le constater sur l’évènement Next à San Francisco et plus récemment à Londres.

S’il est difficile de comparer les revenus issus du cloud sur les différents acteurs, Google a indiqué en juillet dernier un chiffre d’affaires annuel de 8 milliards de dollars. Sur le dernier trimestre, AWS revendiquait pour sa part 9 milliards de dollars de revenus et l’activité cloud de Microsoft Azure s’établissait selon les analystes à 4,3 milliards de dollars au troisième trimestre 2019.