Un petit vent de panique a soufflé ce week-end quand le site owni.fr a publié un document émanant de la FFT (Fédération Française des Télécoms) regroupant plusieurs opérateurs télécoms et qui proposait de « plafonner » l'accès illimité à l'Internet fixe. Ce document de travail était une réponse à une consultation menée par l'ARCEP sur la neutralité des réseaux. Une fois publié, beaucoup de monde s'est inquiété de ce plafonnement de l'Internet fixe, sur quels critères, quel est le niveau de téléchargement à partir duquel la détérioration du débit sera mise en place, y a-t-il un risque de blocage ?

La FFT explique cette réflexion par le risque de congestion des réseaux. Cette analyse rappelle celle liée à la data mobile où les opérateurs s'interrogent sur le plafonnement de l'illimité pour l'Internet mobile. Plusieurs opérateurs dans des pays comme les Etats-Unis, l'Allemagne ont déjà sauté le pas et proposent maintenant des forfaits en fonction de la consommation.

Pas touche à l'Internet fixe, mais plus de transparence sur la notion d'illimitée


Eric Besson, ministre en charge de l'économie numérique est intervenu dans un communiqué pour rejeter cette idée de plafonnement de l'Internet fixe. « Le gouvernement n'envisage aucune restriction de l'accès à Internet et travaille bien au contraire au développement du très haut débit fixe et mobile sur l'ensemble du territoire et pour l'ensemble des Français » et d'ajouter qu'il « travaille à encadrer l'utilisation du terme « illimité » par les opérateurs afin de protéger les consommateurs contre certains abus ».

La FFT a aussi rectifié le tir par la voix de son directeur général, Yves le Moël qui a indiqué à l'AFP « Il n'est pas question de la fin de l'Internet illimité sur les lignes fixes » et de conclure « cette affaire n'est pas à l'ordre du jour ». Dans un entretien au Figaro, le dirigeant a expliqué que le document de travail ne concernait que les gros consommateurs d'Internet (en résumé ceux qui téléchargent beaucoup) et que les opérateurs réfléchissent à une modulation des offres pour ces clients-là.

Pendant le week-end, quelques opérateurs comme Numericable (qui ne fait plus partie de la FFT) se sont démarqués des propositions émises en indiquant que leur offre Internet fixe resterait illimitée. Free de son côté s'est déclaré « plus que réservé sur la pertinence d'une telle proposition ».