Parallèlement aux enquêtes judiciaires en cours sur l'espionnage commandité par HP, les protagonistes semblent rejouer règlement de compte à OK Coral. Patricia Dunn - l'ancienne présidente du conseil d'administration - et Carly Fiorina - l'ex PDG du groupe - ont toutes deux été les invitées d'une émission télévisée sur une chaîne américaine au cours de laquelle elles ont déversé leur fiel sur Thomas Perkins, membre démissionnaire du conseil d'administration. Les deux femmes reprochent à l'ancien membre du conseil d'administration d'être à l'origine de leur éviction de HP. Selon Patricia Dunn, présentée comme l'instigatrice des opérations d'espionnage orchestrées par HP et poursuivie par la justice californienne à ce titre, Thomas Perkins aurait cherché à la faire quitter le conseil d'administration en rendant publiques les méthodes d'investigation qu'elle avait fait mettre en oeuvre. "Il s'agit d'une campagne de désinformation classique, a déploré Patricia Dunn. [Perkins] est à l'origine de tout ce qui a été dit sur cette affaire jusqu'à aujourd'hui". Thomas Perkins avait alerté la SEC (la commission américaine des opérations en bourse) ainsi que le parquet de Californie et le Département de la justice après avoir pris connaissance des méthodes peu éthiques diligentées par Dunn pour remonter les sources émanant du conseil d'administration. Patricia Dunn estime, quant à elle, que Perkins cherchait à couvrir la taupe, son ami George Keyworth, et à ce que l'identité de ce dernier ne soit pas divulguée. Aujourd'hui, Dunn, Perkins et Keyworth ne font plus partie du conseil d'administration de HP. Carly Fiorina, invitée de la même émission pour y présenter un livre retraçant son passage chez HP, a également mis en cause Thomas Perkins et George Keyworth. Ils sont, selon l'ancienne PDG limogée en février 2005, à l'origine de son éviction. Et Fiorina d'évoquer un éventuel machisme : "je pense que le respect qu'a un homme pour un autre homme diffère de celui qu'il accorde à une femme (...) Je suis déçue d'avoir à dire cela mais je crois que c'est indéniable".