Depuis plusieurs années, les start-ups israéliennes attirent beaucoup les investisseurs. Amazon est l'un des plus récents avec son rachat d’E8 Storage, spécialisée dans le stockage NVMe over fabric. Mais d’autres entreprises comme NetApp, ou Hyundai en dehors de l’IT, ou même le club d’investisseurs multimillionnaires La Maison ont été séduits par les solutions poussées par ces jeunes pousses israéliennes, notamment dans la cybersécurité. D’après une étude de Keyrus, elles étaient 6 616 en 2018 (+2% sur un an) dont 80% orientées BtoB. Et sur les 7 Md$ levés l'an dernier, la majorité des fonds sont allées vers ces dernières : 5,47 Md$ de financement pour le BtoB contre 1,19 M$ pour les start-ups BtoC.

Le secteur le plus attractif est la cybersécurité avec 1,24 Md$ levé en 2018 par plus de 300 entreprises. Les plus notables sont Claroty, qui sécurise les SI des industriels, avec un tour de table à 60 M$ ; ou Demisto, racheté cette année par Palo Alto Networks, qui a engrangé 43 M$ en 2018. La santé est le deuxième secteur qui attire les investissements, avec 900 M$ pour plus de 1000 entreprises, dont V-Wave ou MeMed (70 Md$). Le secteur des fintechs clôt le top 3, avec plus de 500 entreprises qui ont levé 832 M$. La plateforme de trading social Etoro a notamment levé 100 M$, quand celle de prêts pour les PME BlueVine a réuni 72 M$ en 2018.

L’IA, l’IoT et blockchain : technologies les plus prisées

Les technologies qui ont attiré le plus de fonds sont, sans surprise, les plus en vogue et en pleine explosion. L’intelligence artificielle en tête avec des levées de fonds atteignant au total 2,24 Md$, soit trois fois plus qu’en 2014. Et ces start-ups israéliennes sont aussi convoitées par des acquéreurs. Telle Datorama qui a été rachetée par Salesforce 850 M$ il y a un an. Selon Keyrus, Israël serait au sixième rang mondial des pays les plus avancés en IA. Une autre technologie porteuse est l’Internet des objets. Une start-up israélienne sur dix est liée à l’IoT. Cyberbit, par exemple, qui a levé 30 M$ et qui développe notamment une solution de détection des menaces et une réponse au niveau des points de terminaison (EDR). Blockchain est aussi très prisée, avec 107 M$ d’investissements en 2018 contre 8,5 M$ en 2014.

Concernant les 1 500 investisseurs engagés dans ces tours de table, ils sont majoritairement Israéliens (à 60%) ou Américains (43%). 430 d’entre eux ont au moins un bureau permanent en Israël. Ce sont les fonds d’investissement qui restent les plus engagés dans les levées de fonds, en étant présent dans 59% d’entre elles en 2018. Les investissements venant de personnes physiques (ou business angels) sont en augmentation de 12% par rapport à 2014, et représentent 29% des participations. Les entreprises, elles, s’engagent moins qu’il y a cinq ans, avec une baisse de 13% des financements.

Les start-ups israéliennes continuent d'attirer les financements. L'assurtech Lemonade le prouve en ayant levé 300 M$ en avril dernier. (Crédit : Keyrus)

Les raisons de cet attrait pour l’écosystème de start-up israélien ? Keyrus l’explique par trois facteurs. L’état d’esprit des sociétés, qui laisseraient plus de place aux compétences qu’à la hiérarchie, et qui pénaliseraient moins les prises de risque. La diversité ensuite, des cultures, des opinions et des savoir-faire, liée à l’immigration d’ingénieurs, programmeurs et scientifiques soviétiques en 1990. Enfin, un programme gouvernemental intitulé Yozma a incité les fonds d’investissements israéliens à financer davantage ses start-ups et cherché à attirer les fonds étrangers.