Plusieurs entreprises ont témoigné lors du Data Excellence Paris 2010. Les détails des projets ne sont pas publics tant, il est vrai, on touche là à des dimensions extrêmement sensibles.

La division Production Nucléaire d'EdF a ainsi mené le projet QUAIAC (Qualité des Informations, Applications, Compétences) sous la responsabilité d'Evelyne Rossin, chef de projets. La qualité des données ne se marchande pas dans un contexte où la sécurité est un impératif absolu. Or les différents sites utilisent des procédures qui ont dévié les unes des autres au fil des années ou des organisations locales. A cela s'ajoute une refonte en cours du coeur du SI, ce qui implique une impossibilité de définir la démarche de qualité des données par rapport à une architecture donnée, le modèle global des données ne devant pas bouger. La démarche a donc consisté avant tout à promouvoir un bon usage du SI en portant les efforts sur les données les plus sensibles sans se disperser inutilement sur des milliers d'autres aux impacts moindres. Suite à une question de la salle, Evelyne Rossin a bien volontiers admis que « les fichiers Excel parasites prennent parfois la place, localement, des applications normales, ce qui implique des trous dans les données étudiées et contrôlées. La démarche initiale a donc aussi consisté à éradiquer ces fichiers parasites et à promouvoir les applications peu connues ou peu aimées. »

La convergence pour la qualité globale

Chez Air Liquide, la problématique était liée à la taille et à la diversité du groupe dans le monde. Avant 2003, chaque entité du groupe possédait ses propres solutions IT, ses propres référentiels et ses propres processus. Valérie Dupré-Montaldo, conceptrice du référentiel et du catalogue européen, a admis : « nous subissions des problèmes dans les échanges informatiques entre entités, avec des coûts de non-convergence ». En 2010, 12 pays ont déployé le SI convergent baptisé Opera, avec des référentiels de données communs au niveau européen.

Ces référentiels se doivent cependant de vivre. Air Liquide a donc développé un outil spécifique de workflow pour assurer via Intranet la création, la modification ou la suppression d'éléments de ce réferentiel. De plus, pour s'assurer du bon usage des outils, des audits réguliers déterminent des indicateurs de qualité des données, la qualité des processus et la convergence des référentiels effectivement exploités. « Un référentiel ne doit surtout pas être vu comme un problème informatique mais bien comme un levier de performance métier » a insisté Valérie Dupré-Montaldo.