Outre son action générale de sensibilisation et d'action défensive à l'égard des entreprises, la DIIE (délégation interministérielle à l'intelligence économique) va mener trois chantiers dont deux en collaboration avec le Cigref.

Deux chantiers communs entre la DIIE et le Cigref

Ces deux derniers concernent d'une part la conception d'une grille d'auto-évaluation de la maturité des entreprises et des établissements en terme d'intelligence économique (idéalement prête pour la fin 2010) et d'autre part le renforcement de la protection des informations stratégiques. Si l'innovation (la R&D au sens large) est en général bien protégée par  la propriété intellectuelle, il n'en est pas du tout de même des plans stratégiques à moyen/long terme ou des informations commerciales alors que l'entreprise connaitrait de grave soucis si ces informations tombaient dans des mains hostiles concurrentes. Il y a peut-être une adaptation du cadre juridique à mener selon les dires d'Olivier Buquen, notamment pour sanctionner les atteintes au secret interne des entreprises voire pour limiter les publications obligatoires, y compris en terme de détail des comptes au greffe du tribunal de commerce. « Beaucoup d'entreprises préfèrent payer une amende pour se protéger plutôt que de respecter l'obligation légale, ce qui n'est pas une situation satisfaisante » soupire Olivier Buquen.


Catégoriser les informations

Sur le plan de la sécurité du SI (au sens plein du mot, au-delà de la seule informatique), cela passe par une formalisation. Une piste avancée par Olivier Buquen est d'adopter en interne un mécanisme comme celui adopté au sein de la Défense Nationale : catégoriser clairement les informations en « public », « confidentiel », « secret », etc. et gérer des habilitations individuelles explicites.

Le troisième chantier de la DIIE concernera la recherche scientifique. Par nature, celle-ci est collaborative et s'appuie sur la publication. Mais un vrai travail sur la protection des travaux doit être mené afin que celle-ci intervienne avant la publication. Pour Olivier Buquen, « les bonnes attitudes ne sont pas encore acquises au point d'être naturelles ».