Le groupe l'Oréal souhaitait piloter sa politique de diversités dans les RH et ainsi continuer de lutter efficacement contre toutes les formes de discriminations. Cette promotion de toutes les  diversités devait devenir un outil de performance pour le Groupe. Pour cela, il était nécessaire de disposer de tableaux de bord au niveau groupe afin de mesurer aisément l'effet des actions entreprises.

Le programme de lutte contre les discriminations existe depuis des années mais le projet décisionnel a, lui, été lancé en juillet 2011 pour être opérationnel début 2012. Le projet actuel est détaillé pour la France et comporte des éléments généraux pour le reste du monde. Dans une deuxième phase actuellement en cours, un reporting détaillé va être créé pays par pays. Le projet prend place dans un programme plus général de lutte contre les discriminations incluant également, par exemple, des formations pour les cadres ressources humaines.

Techniquement, l'Oréal possède un PGI sous SAP qui déverse via la solution d'Informatica ses données RH dans un datawarehouse dédié sous Microsoft SQLServer. C'est sur ce socle pré-existant qu'a été bâti par la SSII Keyrus le projet décisionnel en utilisant Business Object, l'outil décisionnel de SAP. Le reporting « France » peut être généré à tout moment mais le « reporting monde » est lui créé annuellement.

Un sujet délicat à manier pour un décisionnel

L'une des difficultés majeures de ce genre de projets est la grande sensibilité des données, voire l'interdiction de traiter ou même de stocker certaines d'entre elles. Toutes les données sont issues du PGI via son datawarehouse RH qui a été adapté pour cela. Cela implique que les données traitées étaient primitivement présentes dans le PGI. Il est donc notamment impossible de traiter des sujets liés aux critères ethno-raciaux ou à l'appartenance religieuse, toute information à ces sujets étant illicites dans un SIRH en France. Dans d'autres pays, le sujet pourrait être abordé selon Iana Ivanov, consultant manager chez Keyrus qui était chef de projet. Elle remarque : « la législation à ce sujet varie beaucoup d'un pays à l'autre. »

En France, de nombreux critères sont d'ores et déjà couverts : âges, sexes, gestion des temps, types de contrat, catégories socio-professionnelles, formations internes suivies, promotions, rémunérations, motifs de départ, handicaps... En tout 25 indicateurs permettent de construire 14 axes d'analyses. Le coût du projet n'a pas été spécifié.