Pour poursuivre côté chiffres, la moitié des personnes travaillant dans le secteur privé ne voit pas de risque à employer son propre équipement en entreprise. Ils ne sont que 17% dans le secteur public, a priori nettement plus prudent. Un  propos que reprendrait donc à son compte le capitaine Simon Wise, Deputy Head of Service Opérations au ministère de la Défense britannique, qui gère la sécurité du réseau militaire du Royaume-Uni, et présent lors de la table ronde.

Il déclare avoir été « effrayé à l'idée de faire du BYOD, et très réfractaire à son utilisation dans [son] ministère, car les données que nous avons à défendre concernent la sécurité nationale ». A la question de savoir si le Ministère de la Défense comptait appliquer une politique sur les terminaux personnels, il répond simplement : « Non ».  Il ajoute : « nous sommes très critiques vis-à-vis du BYOD car nous avons appris, et le temps nous l'a montré, que l'un des risques majeurs du BYOD est qu'un matériel non autorisé pénètre au sein de nos réseaux. » 

Des avantages à cette tendance

Pour BT, adopter une politique BYOD présente pourtant une triple opportunité, « celle d'étendre les possibilités de travail, de faciliter le management, ainsi que de rendre l'employé plus intelligent vis-à-vis de l'utilisation de son matériel ».

En écho aux craintes du Ministère de la Défense Britannique, l'un des points clés de l'étude est de constater que près de quatre sociétés sur dix ont connu des failles de sécurité du fait de l'usage d'appareils personnels non autorisés. Chez les entreprises appliquant une politique de BYOD, la problématique de la sécurité apparaît en tête, à hauteur de 74% des préoccupations, avant la réduction des coûts. Mais pour David Lockwood, Vice-président Global Defence & Security de BT, adopter une politique BYOD, c'est pour l'entreprise, l'occasion de « rassembler technologie et management au sein d'un même pôle pour permettre une réduction des coûts ». 

Avec cette consumérisation de l'IT, on se retrouve finalement devant le dilemme classique, où un grand risque - ouvrir le système d'information de l'entreprise - constitue dans le même temps une formidable opportunité pour l'entreprise, en libérant l'utilisateur dans ses manières de travailler, et donc de doper sa productivité et sa rentabilité.