( Source EuroTMT ) « Les fonds pour le développement du haut débit seront débloqués lorsque la crise économique et financière sera terminée » a déclaré Gianni Letta, le sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil italien. Le message est clair : l'enveloppe de 800 millions d'euros qui devait financer, pour partie, le projet estimé globalement à 1,5 milliard d'euros pour le développement du haut débit en Italie, passe à la trappe. En fait, les Italiens n'ont pas été étonnés, car le gouvernement Berlusconi faisait la sourde oreille depuis plusieurs mois. Des fonds approuvés puis bloqués En mai dernier, un décret débloquant les 800 millions d'euros avait pourtant bien été approuvé. Toutefois, le CIPE, le comité interministériel pour la programmation économique, n'a jamais signé le chèque. Les pressions n'auront servi à rien qu'elles viennent de Telecom Italia ou de l'Agcom, l'autorité de régulation des communications italiennes, ou bien encore de Renato Brunetta, ministre de l'Administration Publique, et de Paolo Romano, sous-secrétaire d'Etat aux Communications. Aujourd'hui, le blocage est finalement éclairci : les fonds sont dans un tiroir du comité interministériel et ils y resteront jusqu'à la fin de la crise, le gouvernement devant affronter plusieurs dossiers prioritaires. Et visiblement, le haut débit n'en fait pas partie. Reste à savoir ce qu'il adviendra des 94 millions d'euros offerts par Bruxelles. Bruxelles qui devait être à nouveau sollicité par les Italiens qui veulent obtenir une rallonge. Selon le plan peaufiné par le ministère des Communications, 96 % de la population transalpine aurait eu accès au haut débit à 20 Mbits d'ici 2012. Les autres ressortissants de la botte en revanche, auraient dû se contenter d'une bande à 2 Mbit/s. Un projet ambitieux pour résoudre les problèmes du réseau transalpin dont les problèmes de couverture sont plutôt importants. Un réseau régulièrement saturé Pour l'heure, 12 % des Transalpins en l'état actuel, n'ont même pas accès au haut débit à 2 Mbit/s. Par ailleurs, le réseau est régulièrement saturé, d'où un ralentissement général et ponctuel des connexions. En stoppant les investissements, le gouvernement de Silvio Berlusconi élargit un peu plus la fracture numérique entre le réseau italien et celui de ses voisins. La plupart des pays européens ont en effet déjà mis les mains dans la tuyauterie depuis plusieurs années. En Allemagne par exemple, 75 % des foyers seront équipés d'un accès au haut débit à 50-100 Mbit/s d'ici 2014. Et du coté de Bruxelles, on estime que le développement du haut débit fait justement partie du plan de redressement des économies de l'Union européenne. Selon les calculs des économistes de Bruxelles, le haut débit devrait déboucher sur la création d'un million d'emplois d'ici 2015 et un investissement total de 850 milliards d'euros qui devrait profiter à l'économie européenne. L'Italie fait bande à part Mais à Rome, on n'est pas du même avis. Pour l'heure, le sous-secrétaire d'Etat aux Communications Paolo Romano encaisse le coup. « Pour le gouvernement Berlusconi, le développement du haut débit a toujours été inscrit dans les priorités. La chose ne peut pas changer. Quant à la crise, nous devrions sortir du tunnel dans quelques mois » affirme Paolo Romano. En ajoutant, que quelque 400 millions d'euros ont été trouvés grâce à l'apport des fonds organisé par Infratel, la société créée en 2004 pour réduire la fracture numérique. Et qu'un appel d'offres sera mis en place au niveau européen pour trouver des investisseurs. Après quoi, déclare le sous-secrétaire d'Etat, le gouvernement débloquera les 800 millions promis. En somme, l'exécutif Berlusconi semble vouloir éviter de signer un chèque en trouvant de l'argent ailleurs que dans les caisses de l'Etat.