« Doucement » : c'est le mot choisi par Pierre Audoin Consultants (PAC) pour qualifier la reprise dans les logiciels et services en 2010. Un diagnostic bien étayé, puisque l'étude est mondiale, tous les bureaux de PAC dans le monde y sont associés. Le cabinet prévoit une croissance de 0,9% dans les logiciels et de 1% dans les services entre 2009 et 2010, à l'échelle mondiale. Les chiffres ont été respectivement de -3,8% et de -2,2% entre 2008 et 2009, et de +5,5% et de +4,9% entre 2007 et 2008. La profession s'habituait à ces 4 à 5% de croissance annuelle. « Mais 2009 fut une année de décroissance relativement importante » commente Frédéric Giron, directeur de la filière IT Services de PAC (*), « 2010 ne permettra pas de retrouver la croissance passée, le secteur reprendra des couleurs, mais son environnement économique restera toujours difficile. Nous sommes donc sur un scénario de reprise douce pour le second semestre 2010. En 2011, on devrait commencer à se rapprocher des 4 à 5% de croissance passés ». PAC anticipe +5% pour les logiciels et +4,4% pour les services entre 2010 et 2011. La pression restera forte sur les prix A quelques variantes près, ces tendances sont valables pour tous les pays développés. La France ne connaît pas de situation vraiment différente. Elle a été plutôt moins touchée que les pays comparables en 2009, mais pour autant ne reprendra pas plus rapidement. Les phénomènes qui expliquent la crise de 2009, dans les logiciels et services, et qui ont fait souffrir les SSII et les éditeurs, vont se prolonger. PAC parle délicatement d'une « optimisation » des budgets des entreprises clientes. En clair : « la préoccupation principale des clients reste la maîtrise de leurs coûts. Tous les moyens sont bons pour diminuer l'enveloppe budgétaire. L'idée c'est de continuer les projets avec des budgets plus serrés, de faire autant, avec moins ». Cette pression sur les prix sera donc toujours aussi forte pour les prestataires. Elle s'accompagne d'une diminution par les clients du nombre de leurs partenaires, d'interventions des directions achats, de nouvelles procédures dans l'élaboration des contrats, de pression sur les taux journaliers. Bref, à client inventif devrait répondre des prestataires également plus innovants. Ils doivent se montrer plus industriels dans leurs processus et trouver de nouvelles attitudes en clientèle, souligne PAC. Autre conséquence, la consolidation pourrait s'intensifier dans le secteur, surtout parmi les SSII de taille moyenne. (*) Il quitte cette direction pour rejoindre en Inde, Springboard Research un autre cabinet d'étude, partenaire de PAC, mais évoluant sur toute l'Asie.