La dernière étude de Markess (*) sur les collectivités territoriales porte sur les logiciels et services. Globalement, ils représentent une dépense de 2,4 milliards d'euros en 2010. Elle devrait atteindre les 2,6 en 2012, avec un taux de croissance annuel moyen de 4,1%. Une dépense considérée hors dépenses matériels et hors dépenses de personnels.

Le budget informatique d'ensemble (matériel + personnel + logiciels + externalisation), lui, représente 1,9% de la dépense totale des collectivités territoriales, selon la DGCL (**).  Il augmentera entre 1 et 5% d'ici 2012. Parmi les collectivités, seuls les conseils généraux affichent une prévision de budget en baisse dans ce domaine. D'autres collectivités devraient laisser leur budget stagner : celles de plus de 50 000 habitants. Les régions auront une croissance comprise entre 1 et 5%. Deux types de collectivités envisagent des croissances supérieures à 5% : les intercommunalités et les communes de moins de 10 000 habitants.

L'affectation de ces budgets évolue. Surtout pour la partie « logiciels et services » qu'étudie Markess. Le cabinet a demandé à son panel de lister les priorités d'investissement, en distinguant la gestion interne de celle externe. Pour la première, arrivent en tête : la dématérialisation des documents, leur conservation (GED-ECM), le collaboratif, le pilotage, la certification électronique et la signature. Ces choix dépendent aussi des moyens dont disposent ces collectivités. Les communes de moins de 10 000 habitants, les syndicats regroupant les moyens informatiques de plusieurs collectivités, les intercommunalités semblent les plus propices aux investissements.

C'est bon pour l'image

En externe, les collectivités territoriales favorisent, par ordre décroissant : les sites webs et les fonctionnalités associées, les téléservices partiels, les sites webs informationnels, les paiements en ligne et les comptes citoyens. Globalement, ils favorisent les services en ligne dématérialisés, importants à la fois pour la modernisation des services, l'image de la collectivité, un meilleur service rendu aux usagers.

Parallèlement, Markess remarque une évolution dans la responsabilité des budgets IT des collectivités territoriales. Si la DSI pilote 44% des projets, les DGS (Directeur général des services) sont cités dans 38% des cas, les responsables métiers dans 38%. Ce qui montre à la fois, le poids de DSI structurée dans nombre de collectivités, celui des DGS qui ont bien un rôle de décision en matière IT, celui des responsables métiers. En fait, les collectivités territoriales ont tendance à connaître les mêmes priocessus que les entreprises privées. Autre phénomène, celui de la mutualisation et des échanges. 36% des collectivités interrogées par Markess mutualisent des investissements avec d'autres collectivités, 24% mutualisent leurs achats informatiques entre elles, 20% mutualisent des initiatives avec l'Etat, 11% avec un syndicat. Actuellement, cette mutualisation concerne évidemment les télécommunications et les plates-formes de dématérialisation. D'ici 2012, relève Markess, elle devrait aborder de nouveaux sujets : le contrôle de légalité, l'archivage à valeur probante, les logiciels métier, le collaboratif, des plates-formes à destination des citoyens.

Cette double ouverture, vers de nouveaux services dématérialisés et  vers plus de mutualisation,  ouvre de nouvelles perspectives aux prestataires externes. Une collectivité sur deux sollicite des prestations externes pour : l'assistance à maîtrise d'ouvrage, l'acquisition de logiciels et la formation. Le partage de la décision entre plusieurs directions, favorise également ce recours aux prestataires externes et montre la nouvelle maturité des collectivités territoriales en matière IT.

(*) 165 responsables interrogés dans les collectivités territoriales, 28 chez des prestataires.

(**) DGCL : Direction générale des collectivités locales, elle dépend du Ministère de l'intérieur.