La coïncidence, ce prochain week-end, à Caen, de deux manifestations mettant en exergue l'égalité de l'accès à l'emploi et à la formation supérieure, illustre l'amorce de prise de conscience qui semble se généraliser vis-à-vis de la responsabilité sociale (des entreprises, des écoles et universités) en tant qu'ingrédient essentiel de l'économie. Ainsi, les 24-25 novembre au centre de congrès de Caen, se tient une agora sur l'égalité des chances hommes/femmes, co-organisée et financée par la région Basse-Normandie, l'Etat et le fonds social européen. Ouverte au public, cette rencontre met l'accent sur l'interactivité avec un espace forum, des jeux de rôles et présentations d'actions (articulation des temps de vie). Ces mêmes vendredi 24 et samedi 25, l'Ecole de management de Normandie (Caen et Le Havre) s'associe à l'Aphec (association des professeurs de classes préparatoires économiques et commerciales qui regroupe les enseignants de 144 lycées). Ce groupement d'enseignant place son colloque annuel sous le signe des relations entre "Territoires et enseignement supérieur". Un thème qui couvre aussi bien l'égalité des chances, l'internationalisation des cursus, la mobilité, le regroupement des cursus dans un but de visibilité. Autant d'évolutions qui remettent en cause les rapports traditionnels entre l'enseignement supérieur et les bassins d'emploi (territoires et entreprises). Un constat qui fait, par ailleurs écho à l'attente des étudiants qui plébiscitent l'utilité au sein de leur formation, de faire une place à la préparation au management éthique et à la responsabilité sociale. Ainsi que le relevait une enquête réalisée par l'UGEI (union des grandes écoles indépendantes) auprès de 2000 étudiants (72% d'écoles d'ingénieurs, 28% d'écoles de commerce) présentée lors du congrès de la Conférence des grandes écoles (5-6 octobre à Brest), la "quête du sens" vient en tête des principes moteurs de leur recherche d'emploi. 75% d'entre eux estiment que rentabilité, éthique et responsabilité sociale sont des notions compatibles, alors que, constatent-ils, "le discours des entreprises et leurs actes dans ce sens ne concordent pas". Ils sont autant à considérer que leur préparation sur ce volet doit prendre la forme d'études de cas et peut constituer un atout, un "argument de vente" de leur CV. Rapprocher durablement université et emploi Toujours en Normandie, les 15-17 décembre, l'IAE de Caen fête, au nom de ses 14000 diplômés, ses cinquante ans d'activité, en mettant implicitement l'accent sur le "réseautage" et des liens entretenus avec les milieux professionnels qui fait aussi partie de la responsabilité sociale des futurs cadres et de leurs enseignants. En prélude des débats qui se tiendront à Deauville, un défi original est lancé aux anciens de l'institut normand via un site Web ouvert pour la circonstance, avec l'organisation du "trophée de la promo la plus connectée". Pour rappel: le réseau des IAE (Institut d'administration des entreprises, 29 établissements, 30 000 étudiants) est cité en exemple dans le rapport Hetzel "Université-Emploi" comme la filière "qui affiche les taux d'insertion professionnelle les plus élevés parmi les universités françaises", et qui, par son "marketing", contribue à "rapprocher durablement université et emploi". En témoignent notamment les conditions d'insertion, avec un délai moyen de six mois avant un placement en CDI, une bonne moitié des diplômés embauchés à la suite de leur stage et un salaire moyen d'embauche situé entre 30 400 E et 35 300 E pour un diplômé de master en gestion, management ou administration des affaires.