Si Google comptait surfer sur la vague Open Source pour séduire le marché des télécoms avec son système Android basé sur Linux, il risque de se mordre les doigts... Moins d'un mois après son annonce, des opérateurs tels que Orange, Bouygues Telecom, Telecom Italia, British Telecom mais aussi des fabricants et éditeurs de réunis sous le consortium LIPS pour Linux Phone Standards Forum, ont finalisé la première mouture de leurs spécifications. Le groupe avait publié un premier jet en juin dernier qui vient aujourd'hui d'être enrichies d'interfaces pour gérer la téléphonie mais aussi la messagerie instantanée, le courrier électronique, les calendriers, etc. Ouvert, le système s'adresse d'abord aux développeurs qui souhaitent créer des applications pour cette plateforme, d'où le focus sur les API. « Une possibilité qui n'est pas, par exemple, proposée sur d'autres plateformes telles que celle de l'iphone d'Apple... », précise Bill Weinberg, directeur général de LiPS qui ajoute : « LIPS se différencie de l'Open Handset Alliance, l'association derrière la plateforme Android de Google, parce que nos spécifications permettent de créer des implémentations interopérables de Linux, là où Android est déjà une implémentation de Linux en soi ». En d'autres termes, l'approche retenue par LIPS est plus celle d'un organisme qui cherche à standardiser le marché plutôt qu'à l'occuper avec un nouveau système d'exploitation. Fort de cette stratégie, LIPS s'attend à de nombreuses exploitations de sa plateforme dans les mois à venir par les fabricants et éditeurs de logiciels. Reste que LIPS n'est qu'une nouvelle tentative d'association dans le monde de la téléphonie mobile qui compte déjà LIMO, groupe de travail qui réunit Motorola NTT DoCoMo, Vodafone, Samsung autour d'un projet également basé sur Linux. Plus européenne, l'initiative LIPS n'en est pas moins concurrente de LIMO ou de l'Open Handset Alliance.