Le PDG d'IBM France n'avait pas aimé la manifestation commune HP-EDS-IBM du 29 janvier et l'avait fait savoir. Qu'importe, celle du jeudi 19 mars a rassemblé encore plus d'informaticiens : un chiffre historique dans le secteur IT, puisqu'ils n'étaient pas loin de 500 à battre le pavé hier à Paris entre République et Nation : salariés et syndicalistes d'IBM, d'HP et d'EDS, rejoints par les informaticiens d'Altis, de Sun Microsystems, de Bull et d'Ilog, s'étaient rassemblés en masse pour défendre leurs emplois et leurs salaires. Preuve de leur ras-le-bol, le slogan commun « A nous la crise, à eux les profits, ça suffit ». « Nous sommes descendus dans la rue pour obtenir des garanties sur les emplois, à l'heure où les délocalisations sont de plus en plus présentes, indique Gérard Chameau, délégué syndical central de l'antenne CFDT d'IBM. Nous voulons également mettre fin à l'explosion du stress et des pathologies qui en découlent, et nous dénonçons également la politique salariale qui entraîne des pertes cumulées du pouvoir d'achat, alors que les bénéfices et les dividendes atteignent des sommets. » Des centaines d'informaticiens dans la rue à Grenoble et à Lyon La question des salaires a également conduit les salariés d'HP à participer à une nouvelle journée d'action, le CE ayant été officiellement informé par la direction d'une baisse des rémunérations suggérée à l'ensemble des salariés. « Nous rejetons la proposition de la direction qui vise à baisser la rémunération de base de ses principaux managers de 5 à 10%, et à appliquer à tous les autres salariés une baisse allant de 2,5% à 5% », s'insurge Jean-Paul Vouiller, délégué syndical CFTC chez HP. De son côté, la CFTC Altis (anciennement IBM Semi-conducteur à Corbeil) défilait avec une banderole avec pour mot d'ordre "Altis SC 3 000 salariés sans avenir, merci IBM", tandis que chez Bull, les revendications portaient sur la dénonciation par la direction d'un accord d'entreprise portant sur la suppression de jours de congé. Le mouvement a également été suivi en province, où des rassemblements avaient été lancés à l'initiative des syndicats d'HP, d'EDS et d'IBM : ainsi, à Grenoble, une centaine d'informaticiens ont manifesté sous les bannières respectives des organisations CGT, CFDT, CGC, CTFC, de même qu'à Bourgoin-Jallieu et Villefontaine (Isère), et aussi à Lyon, preuve du durcissement du climat social dans la filière IT. LeMondeInformatique.fr attend vos réactions sur le Forum.