D'après une étude de Forrester Research intitulée « Dix mythes et réalités du marché du logiciel en 2013 », si les applications ERP servent à exécuter l'essentiel des opérations courantes des entreprises du monde entier, en 2013, celles-ci accordent une priorité plus élevée à d'autres types de logiciels, en particulier les solutions décisionnelles. « La BI arrive en tête de la liste des priorités, aussi bien pour accroître l'activité ou moderniser des installations existantes que pour apporter de nouvelles implémentations », écrit dans le rapport Stefan Ried, analyste du cabinet Forrester (*).

L'idée selon laquelle les réseaux sociaux publics « sont entrés dans l'entreprise » est un autre « mythe », selon l'analyste. « Pas vraiment une réalité. Même si les salariés apprécient la collaboration ouverte offerte par la technologie sociale, ils n'étendent pas cette collaboration vers des réseaux sociaux publics comme Facebook et Twitter ». Près de la moitié des entreprises interrogées par Forrester « se disent concernées par les questions de collaboration dans l'entreprise, mais elles veulent clairement dissocier les flux Facebook et Twitter des applications d'entreprise ». Seules 14 % d'entre elles disent vouloir intégrer ces réseaux », a écrit Stefan Ried.

La dépense en spécifique pèse autant que les logiciels packagés

Un autre mythe courant, selon Forrester, concerne la mort du développement d'applications spécifiques. Il est parfois dit que « ce type de développement serait tombé en disgrâce et aurait été supplanté par des produits prêts à l'emploi », rappelle le rapport. « Or, ce n'est pas du tout le cas », poursuit l'analyste. « Les entreprises investissent autant dans des applications sur mesure que dans les logiciels commerciaux ». Selon le rapport, les applications packagées comptent pour 25,8 % des dépenses logicielles de l'entreprise, contre 25,6 % pour les dépenses en logiciels spécifiques. Pour les DSI, cela signifie qu'il n'est pas nécessaire d'acheter une suite progicielle complète « si l'on a seulement besoin d'une petite partie de celle-ci », écrit Stefan Ried. « Le développement personnalisé peut être plus adapté aussi longtemps que la logique d'entreprise n'est pas soumise à des dispositions légales ou fiscales, comme c'est le cas des logiciels de comptabilité financière ».

Selon le rapport, il est également inexact de penser que le SaaS (software as a service) remplacera le logiciel sur site. « Les substitutions n'ont concerné que la première vague d'adoption du SaaS, mais l'avenir sera hybride ». Dans un même ordre d'idées, penser que les clouds hybrides relèvent « du matraquage publicitaire » est aussi un mythe, selon l'analyste de Forrester. Ainsi, les données de l'enquête réalisée par Forrester montrent qu'aujourd'hui « un tiers des entreprises font confiance aux scénarios hybrides », écrit encore l'analyste.

Des boutiques d'applications internes ou des contenus publics approuvés

Le rapport aborde aussi la question des clouds PaaS (Platform as a Service) et celle des boutiques d'applications (les « app store »). Sur les premiers, les données de l'étude montrent qu'ils finiront par cohabiter avec le middleware traditionnel et les services de plate-forme, sans les remplacer. « C'est similaire à qui se passe pour les applications d'entreprise sur site et les applications SaaS dans le cloud », explique Stefan Ried.

Concernant les boutiques d'applications, il  faut s'attendre à les retrouver bientôt dans les environnements d'entreprise du fait de la demande croissante. Mais « la plupart des entreprises veulent garder le contrôle sur les logiciels, applications et add-ons, auxquels leurs salariés, administrateurs ou filiales ont accès. Cela va se concrétiser par des boutiques internes ou sur des accès à des contenus approuvés dans des boutiques d'applications publiques et mobiles ». Dans cet esprit, BMC a annoncé cette semaine l'acquisition de Partnerpedia, qui propose aux entreprises des logiciels pour créer des boutiques d'applications sécurisés et sous contrôle.