A l'inverse, malgré la commercialisation progressive de plusieurs modèles utilisant Androïd, Google n'a pas réussi à faire de son système d'exploitation un véritable concurrent d'Apple ou de RIM. Dès lors, en commercialisant directement un mobile griffé Google, le groupe américain cherche, très certainement, à capitaliser sur sa marque pour accroître, rapidement, sa part de marché. Seul problème : Google peut-il encore plaire ? Il y a deux ans, l'image de marque du moteur de recherche était excellente. Toutes ses initiatives, souvent présentées comme des armes anti-Microsoft, étaient alors saluées unanimement. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le groupe est devenu la cible de nombreuses critiques et son image n'est guère meilleure que celle de Microsoft. Le pari de Google est donc très risqué. D'autant plus qu'il va affronter la colère des fabricants de smartphones utilisant Androïd, pour qui le Nexus One pourrait être un concurrent direct. Ainsi des analystes considèrent déjà que le smartphone de Google va concurrencer le Droid de Motorola, tous les deux étant commercialisés par l'opérateur T-Mobile aux Etats-Unis. A la poursuite d'Apple Autre risque pris par Google : son positionnement tarifaire aligné sur celui de l'iPhone d'Apple alors qu'il accuse encore quelques lacunes comme l'absence de capacité multitouch. Quel est alors l'avantage concurrentiel de Google ? Seul élément plaidant en faveur du Nexus One : de nombreux abonnés mobiles américains semblent prêts à l'acquérir pour ne pas avoir à changer d'opérateur car s'ils sont tentés par l'iPhone, ce dernier est seulement distribué par AT&T. Mais ce qui veut dire aussi que, dès que le smartphone d'Apple pourra être vendu par les autres opérateurs mobiles américains, Google aura beaucoup de soucis à se faire.