Le marché européen des TIC devrait voir le bout du tunnel en 2010. C'est en tous cas le point de vue de l'Observatoire européen des technologies de l'information (EITO) et du Syntec Informatique. Selon eux, le marché devrait timidement renouer avec une croissance de l'ordre de 0,3% (718,6 Md€). En attendant, en 2009, le chiffre d'affaires généré en Europe par ce secteur continuera de chuter de 1,7% à 716,6 Md€. C'est largement en dessous des prévisions de l'EITO datant de novembre 2008 qui envisageait une croissance de 4% puis de 1,8%. Le marché des seules télécommunications devrait générer un CA de 362 Md€ en 2009 en Europe, en baisse de 0,1%. En France, le secteur se porte un peu mieux, avec une légère hausse de 0,7% à 55,7 Md€. C'est surtout le marché de l'Internet haut débit qui tire le secteur des télécoms (7,2% de croissance, 9,8% en France) alors que celui de la téléphonie fixe est en baisse significative (-6,8%) et que celui de la téléphonie mobile stagne. « La guerre des prix et les réglementations émanant de Bruxelles ont lourdement pesé sur les opérateurs de téléphonie mobile », explique Bruno Lamborghini, président de l'EITO. Les dépenses en matériel informatique baisseront de 2,2% en volume, les entreprises ayant tendance à repousser leurs investissements IT en raison de la crise. « Les clients sont plus sélectifs, ils attendent des nouvelles technologies qu'elles les aident à améliorer leur efficacité », commente Bruno Lamborghini. D'où le succès des services d'externalisation (+5%) par exemple. Enfin dernière catégorie, le secteur de l'électronique est en chute libre (-8,2%), notamment en raison de la baisse des ventes d'écrans plats. Les appareils photos numériques, les lecteurs MP3 et les GPS sont également en recul, alors que les lecteurs Blu-Ray et les consoles de jeux se maintiennent. Aussi importante qu'elle paraisse, la crise économique épargne relativement les TIC en France. L'Hexagone fait en effet partie des pays les moins ébranlés par la récession : -1,7% (112 Md€), contre -2% en Grande-Bretagne et -2,4% en Allemagne. En 2010, la France devrait arborer une croissance légèrement plus importante que la moyenne, à 0,4%.