Rocky, la 18e itération de l'infrastructure open source Openstack, promet d’améliorer l'automatisation et la convivialité sur de nombreuses architectures matérielles. Parmi les améliorations les plus notables, l'Openstack Foundation met en avant une gestion plus fine du service de provisionnement bare metal Ironic et les mises à jour rapides vers les dernières versions.

« Le mode de gestion bare metal permet désormais aux gens de construire des clouds bare metal avec Ironic. C’est une des améliorations les plus importantes », a ainsi expliqué Jonathan Bryce, directeur exécutif de la Fondation Openstack, à nos confrères de Computerworld UK. Ajoutant : « L’automatisation du matériel du datacenter permet un gain énorme de flexibilité sur l’infrastructure. Par exemple, il est possible de faire tourner des machines virtuelles avec Nova, d’exécuter des conteneurs directement sur le bare metal et de les orchestrer avec Kubernetes, Mesos, Swarm, ou de faire un tas d’autres choses. Cette année, nombreux sont ceux qui ont insisté sur l'importance de rendre l’infrastructure physique plus automatisée et plus flexible ». Comme l’a encore précisé Jonathan Bryce, cette automatisation et cette flexibilité reposent sur deux caractéristiques de Rocky, à savoir la capacité de gérer les paramètres du BIOS sur un serveur, et celle de pouvoir démarrer à partir de disques RAM. « Grâce à ces modalités, la gestion d'un serveur physique se rapproche beaucoup de celle d'une machine virtuelle. Le processus est plus rapide, il permet de mieux contrôler le serveur par logiciel, et on peut l'intégrer dans les systèmes, les logiciels et les workflows ».

Gérer les charges de travail critiques

Rocky, dont le lancement a eu lieu le 30 aout dernier, inclut également d’autres projets. C’est le cas notamment de Cyborg pour la gestion du cycle de vie des accélérateurs matériels (GPU et FPGA par exemple), ou encore de Qinling qui ajoute des capacités sans serveur au-dessus des clouds Openstack, mais aussi de Masakari - initialement développé par NTT au Japon - pour le support de la haute disponibilité (HA). Autre nouveauté : la prise en charge du protocole de datagramme utilisateur (UDP) dans Octavia pour le support de l'équilibrage de charge Edge et IoT, de même que le projet d'intégration de conteneurs Magnum, désormais installateur Kubernetes certifié.

« Masakari a été spécifiquement créé par NTT pour gérer les charges de travail à haute disponibilité dans leur environnement Openstack », a encore expliqué M. Bryce. « Il permet par exemple de faire de la surveillance et de la récupération automatique et de définir des exigences de disponibilité pour des flux de travail spécifiques dans des machines virtuelles spécifiques. Masakari renforce ces capacités et place le système à ce niveau de disponibilité. C'est un critère clé pour les entreprises qui pensaient peut-être qu'Openstack était plus adapté aux charges de travail de type cloud natif et élastique - ce qui est toujours le cas. Mais, Openstack peut également gérer des charges de travail d'entreprise à haute disponibilité ».

Meilleure gestion des GPU et FPGA avec Cyborg  

Le directeur exécutif de la Fondation Openstack se dit très enthousiaste à propos de Cyborg, malgré son manque de maturité. « Cyborg fait l'inventaire de tous les différents types d'accélérateurs matériels qui se trouvent dans votre environnement, et il vous permet de les gérer et de les allouer à différentes machines, pour que les utilisateurs puissent les utiliser d'une manière élastique et dynamique. Je pense que, dès la prochaine version, Cyborg sera à son maximum et commencera à être adopté. Essentiellement, il permet de construire un cloud GPU ou FPGA. Une fonction vraiment très intéressante de Rocky Cycle, c’est la possibilité de reprogrammer les FPGA utilisés dans un environnement. Si l’on considère les perspectives, je pense que cette version confère un niveau très élevé d'automatisation et de flexibilité au matériel physique, ce que nous n'avions pas auparavant. Cette capacité ouvre la voie à de nombreuses améliorations et intégrations avec des outils et services de plus haut niveau auxquels aspirent les utilisateurs ».

Pour l’occasion, la Fondation ne manque pas aussi de souligner que le nombre de déploiements d’Openstack est toujours plus élevé, que clouds et datacenters combinés tournent à une échelle de plus de 10 millions de cœurs de traitement. M. Bryce a également indiqué que les utilisateurs mettaient à jour leurs versions plus facilement. C’est le cas par exemple de Oath, anciennement Yahoo, qui a récemment effectué une « mise à niveau massive » de ses centaines de milliers de serveurs. Lors du prochain sommet Openstack 2018 qui aura lieu du 13 au 15 novembre à Berlin, les utilisateurs pourront partager leurs expériences en la matière. Ils devraient aussi continuer à explorer le thème de l'infrastructure ouverte, déjà abordé plus tôt cette année lors de l'événement de Vancouver.