Après le lancement de tests en région parisienne au mois de juillet, France Telecom étendra en 2007 son opération sur la fibre optique à plusieurs villes de province. D'après le quotidien Les Echos, dix grandes agglomérations seraient concernés dont Nantes, Toulouse, Lyon ou encore Marseille. Comme pour les précédentes expérimentations, les Beta-testeurs auront accès au très haut-débit (100 Mbps) moyennant 70 € par mois avec les services classiques de téléphonie illimitée, télévision sur IP et bien sûr Internet. Pour FT, c'est l'occasion d'étudier le rendement de cette technologie, son coût et la réaction des utilisateurs finaux. Le développement en province est en effet plus complexe qu'à Paris où le service serait plus rapidement rentable. La disponibilité des longs réseaux d'égouts parisiens évite en effet de lourds travaux. La menace Free L'annonce du plan fibre de Free n'en finit pas de provoquer des remous tant par l'agressivité du prix (30 €) que par la méthode choisie, l'Ethernet P2P. Contrairement à FT, la filiale d'Iliad a en effet choisi d'amener la fibre optique jusqu'à l'abonné. Chez France Telecom, le « câble » sera partagé par plusieurs abonnés. Autre différence, les débits annoncés sont plus importants dans les premiers temps pour l'opérateur historique (100 Mbps contre 50 à Free) mais ce ne sont que des projections théoriques, sachant qu'à termes ils pourraient augmenter voire dépasser les 1 Gbps. Le projet stratégique de Free met particulièrement la pression sur France Télécom, et en moindre partie sur Neuf Cegetel . Le quotidien Les Echos relève la position schizophrène des analystes financiers. D'un côté ils craignent que l'opérateur historique ne se lance dans un déploiement coûteux du FTTH sur tout le territoire et, de l'autre, ils poussent FT à réagir rapidement. Le cabinet HSBC relève dans Les Echos que « France Télécom et Neuf Cegetel n'ont pas d'autre choix que d'accélérer leurs projets de fibre, pour empêcher Free de préempter les grands immeubles en étant le premier à les raccorder ». Premier arrivé, premier servi ! Les gestionnaires d'immeubles n'autoriseront pas le déploiement à outrance de fibres dans leurs murs. Les opérateurs suiveurs n'auront plus qu'à acheter de la capacité aux premiers entrants (Free a déjà déclaré être prêt à ouvrir son réseau FTTH). JP Morgan ou Oddo estiment que le projet de Free n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour France Télécom. Le prix très bas annoncé (29,99 euros/mois) va obliger l'opérateur historique à revoir son modèle économique (70 euros/mois sur les pilotes actuels). Décidément, Free casse les modèles établis. Infrastructure, régulation, le sujet de la fibre optique est on ne peut plus sensible ces derniers temps. L'accès au très haut débit est en effet un virage important* notamment pour l'amélioration et l'extension des services vidéo. *Consulter notre article sur le très haut débit