« Les comités de directions de BSkyB et Easynet sont heureux d'annoncer qu'ils ont trouvé un accord sur le rachat d'Easynet », c'est en substance ce que révèle BskyB ce matin dans un communiqué de presse. C'était dans l'air depuis quelques jours, le rachat est donc confirmé pour 211 millions de livres (311 millions d'euros).
BskyB, filiale de News Corp (groupe média de Rupert Murdoch), compte ainsi attaquer le marché du triple-play au Royaume Uni et concurrencer activement NTL/Telewest et BT.
BskyB est un télédiffuseur qui transmet ses programmes (sports, loisirs, informations) à travers le satellite, le mobile et l'Internet. Easynet a investi massivement dans le dégroupage au Royaume Uni et dessert plus de 4 millions de foyers. La synergie sur le marché grand public est alors évidente : BskyB va étendre sa capillarité et diffuser directement ses programmes multimédia dans les foyers Britanniques à travers Internet.
Si cette opération est logique outre-manche, elle soulève de multiples questions sur l'avenir des filiales d'Easynet dans les autres pays Européens (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Italie, Espagne…). Le communiqué ne parle pas en effet d'opportunités que sur le marché Britannique.
Or en France, l'opérateur adresse uniquement le marché professionnel et n'a quasiment pas de lignes dégroupées. Ses activités (IP VPN, hébergement, sécurité…) sont bien éloignées du marché grand public de BskyB.
Trois schémas sont alors envisageables :
BskyB aurait des velléités de développement pan-européen et lancerait ses services en Europe à travers un vaste plan de dégroupage.
Ou bien, BskyB apporterait une bulle d'air financière qui permettrait à Easynet de franchir une taille critique et de se développer sur le marché entreprises.
Ou encore, BskyB pourrait vendre, pays par pays, les branches professionnelles d'Easynet devenues inutiles.
La première hypothèse est peu probable, les deux autres sont discutables. «Sur le marché entreprises, Easynet est un challenger de haut niveau en France. C'est un opérateur innovant devenu incontournable. Certes, il ne pouvait pas rester indépendant mais je ne crois pas que le l'opération de rachat par BskyB soit effectuée dans un but de développement » réagit à chaud Gabriel Zany, consultant Télécoms au Gartner. Reste donc la dernière hypothèse, de vente à la découpe, pays par pays. La direction d'Easynet en France ne souhaite pas pour le moment s'exprimer sur le sujet.
Dernièrement, certains opérateurs se déclaraient en quête d'acquisitions ; les concentrations ne sont pas terminées.