Pour fournir un accès en haut et très au débit à ses clients, l'opérateur Orange s'appuie sur un parc de quinze millions de poteaux téléphoniques répartis dans toute la France. Des prestataires interviennent sur le terrain tout au long de l'année pour dresser l'inventaire et vérifier le bon fonctionnement de cette infrastructure. Jusqu'à présent, la maintenance fonctionnait surtout en mode réactif, pannes et chutes étant souvent signalées par les mairies, les riverains voire les clients eux-mêmes.

Orange souhaitait optimiser les interventions de maintenance, à la fois pour rétablir plus rapidement le niveau de service en cas de problème et pour limiter les coûts économiques et écologiques associés aux déplacements des techniciens. Dans ce but, l'opérateur a conçu un système de supervision à distance qui fait appel aux technologies IoT. « L'idée est de faire parler des poteaux jusqu'ici muets », décrit Philippe Delbarre, responsable de projets IoT B2B chez Orange. Les poteaux les plus exposés aux intempéries et aux accidents vont ainsi être équipés de capteurs, qui remontent à intervalle régulier des données sur leur état : position géographique statique, niveau de batterie, identifiant, inclinaison... Ces données transitent via le réseau LoRa de l'opérateur, jusqu'à la plateforme Live Objects, une solution d'Orange dédiée à la gestion des objets connectés. LoRa est une technologie de réseau LPWAN (Low Power Wide Area Network), des réseaux à bas débit et à faible consommation énergétique, mais à longue portée. « LoRa est particulièrement adapté car ce cas d'usage nécessite la communication d'une faible quantité de données peu volumineuses. Il l'est aussi pour sa capacité à supporter dans le temps un système conçu pour être pérenne, avec une batterie d'une durée de vie minimale de 12 ans, ce qui n'aurait pas été envisageable via un réseau 2G », détaille le responsable de projets.

Après traitement, les données sont restituées dans un outil de supervision opérationnelle capable de déclencher automatiquement des alertes en cas d'anomalie. Par exemple, « lorsqu'une inclinaison du poteau de plus de 45° est identifiée par l'accéléromètre intégré au capteur », illustre Philippe Delbarre. De cette façon, le délai entre la détection d'un problème et sa résolution sont réduits, limitant à la fois la durée des interruptions de service et les risques physiques qui peuvent être associés aux poteaux tombés. Au cours des cinq prochaines années, l'opérateur a prévu d'équiper un million de poteaux situés en zone à risque.