Le mouvement de consolidation qui touche l'industrie mondiale du logiciel se poursuit sur le terrain des applications d'optimisation logistique et de planification avancée. Après avoir déjà racheté Manugistics, en 2006, l'éditeur américain JDA Software vient d'annoncer l'acquisition d'un autre compatriote, i2 Technologies, pour quelque 346 millions de dollars. Depuis 2005, la concentration avait déjà marqué le secteur, Gartner comptabilisant 85 rachats en trois ans, parmi lesquels 25 acquisitions importantes en 2007. i2 Technologies, fondé en 1988 par Sanjiv Sidhu et Ken Sharma, considérés comme visionnaires, apporte une expérience de vingt ans sur les outils de gestion de la chaîne logistique (supply chain management). L'éditeur vient renforcer les capacités de son acquéreur sur le secteur de la distribution, qui représentait déjà l'un des points forts de JDA. Mais il apporte aussi l'expertise acquise dans le transport et l'industrie manufacturière (fabrication par assemblage, dite discrète). De son côté, JDA Software dispose, outre ses offres pour la distribution, de solutions pour les industries de process (fabrication par mélange), comme la chimie/pharmacie ou encore l'agro-alimentaire. On trouve en particulier Procter & Gamble parmi les clients de JDA, tandis qu'i2 Technologies lui apporte par exemple IBM. En troisième position derrière IBM et Oracle En rassemblant leurs forces, JDA Software et i2 Technologies constituent un groupe qui pèse 635 M$ de chiffre d'affaires et rassemble environ 6 000 clients autour des applications de SCM. La nouvelle entité se rapproche ainsi de ses deux grands concurrents, SAP et Oracle, numéro 1 et 2 du marché mondial des solutions de SCM. Selon Gartner, SAP détenait en 2007 22,4% de ce marché, avec des ventes de 1,3 Md$ dans ce secteur, devant Oracle, 16% avec des ventes de 955 M$, et JDA qui, alors, ne possédait que 3,9% du marché, avec 230 M$ de chiffre d'affaires. Des accords croisés avec SAP A la suite d'un différend avec SAP relatif à la propriété intellectuelle, i2 a récemment reçu 83,3 M$ de l'éditeur allemand. i2 estimait en effet que l'éditeur allemand avait enfreint sept de ses brevets, notamment sur le suivi des ventes et la coordination des systèmes de planification d'usines. Les deux éditeurs ont finalement conclu des accords croisés.