L'association Enseignement public et informatique (EPI) n'a rencontré qu'un maigre succès avec sa lettre ouverte aux candidats à la présidence de la République. L'EPI demandait aux prétendants à la magistrature suprême leurs positions sur trois questions : l'introduction de l'enseignement d'une discipline directement liée à l'informatique, la formation des enseignants aux TIC et l'augmentation des effectifs, ainsi que la place des logiciels libres à l'école. Sur les douze candidats à l'Elysée, seules Marie-Georges Buffet et Ségolène Royal ont manifesté leur intérêt pour l'enseignement de l'informatique en répondant à l'EPI. Et si les deux postulantes se disent, naturellement, préoccupées par les questions qui leur sont soumises, force est de reconnaître que les réponses qu'elles apportent diffèrent. Là où Marie-Georges Buffet se fend de propositions concrètes, la candidate socialiste se contente de quelques généralités. Marie-Georges Buffet préconise des clés USB embarquant un espace de travail Pour la représentante de la gauche antilibérale « l'informatique et les technologies de l'information et de la communication [doivent être] traitées comme les mathématiques et le français, c'est à dire enseignées pour elles-mêmes ». Cela doit au préalable passer par un « plan de formation d'urgence des enseignants et des élèves » et par le recrutement de 150 000 profs et 45 000 personnels d'accompagnements sur cinq ans. En ce qui concerne les contenus pédagogiques, Marie-Georges Buffet préconise le pluralisme des sources et prévoit de doter chaque élève d'un ordinateur et d'une clé USB embarquant son espace de travail, le tout sous licences libres. Un équipement censé être financé par le transfert de budget des licences propriétaires. De son côté, Ségolène Royal ne s'embarrasse pas de mesures concrètes, se contentant d'indiquer « qu'il faut encourager l'introduction à l'école de logiciels libres », tout en précisant cependant « pour autant que leur valeur pédagogique aura été reconnue ». Sur la création d'une discipline entièrement consacrée aux TIC, la candidate socialiste se fend d'un laconique « l'idée mérite d'être étudiée » et rappelle qu'elle n'envisage pas d'imposer une nouvelle réforme des programmes. Enfin, elle se déclare « favorable au développement de toutes les formations destinées aux enseignants dans ce domaine », sans rentrer davantage dans les détails.