Plus de 1000 anciens salariés de Sun Microsystems se sont récemment rassemblés près de l'aéroport international de San Francisco pour se rappeler les jours de gloire de l’entreprise en présence de ses quatre fondateurs, Andreas Bechtolsheim, Vinod Khosla, Scott McNealy et Bill Joy. L’occasion pour eux de partager leur point de vue sur le secteur technologique, d’hier et d’aujourd’hui. Au tournant du 21e siècle, Sun était l'une des plus grandes entreprises technologiques, défiant des concurrents comme IBM et HP sur le marché des datacenters d'entreprise. Sun a également développé des technologies logicielles open source, toujours populaires aujourd'hui, notamment le langage de programmation Java et la plate-forme CI/CD Jenkins (appelée à l’origine Hudson). Il y a dix ans, l’entreprise a connu des moments difficiles, et elle a fini par être rachetée par Oracle, la vente ayant été finalisée début 2010.

Une pique contre Facebook

Mais Sun s’était fait une place dans le paysage technologique, et les anciens employés se souviennent très bien de l'entreprise. Beaucoup se sont réunis près de l'aéroport international de San Francisco le 28 septembre. C’était leur deuxième réunion depuis l'acquisition de Sun par Oracle. Scott McNealy, fondateur et CEO de Sun reste très fier des réalisations de Sun. Lors de son intervention, il a eu quelques paroles vives contre Facebook, sans mentionner directement le nom du réseau social, qui occupe maintenant l'un des anciens campus créé par Sun dans la Silicon Valley. « Je me souviens qu’une entreprise a emménagé dans l'un des anciens bâtiments de notre siège social », a raconté M. McNealy. « Et le CEO avait dit qu’il laisserait le logo de Sun Microsystems pour rappeler à chacun ce qui peut arriver à une entreprise si elle n’est pas assez réactive. Si cette entreprise pouvait bien faire, ne serait-ce que le centième de ce que nous avons fait… » 

Sun, pionnier du mobile et de l'open source

Avant les festivités officielles, les fondateurs de Sun ont rencontré un petit groupe de journalistes. Interrogé sur les récents développements de l'informatique, Bill Joy, désormais plus engagé dans la recherche de solutions pouvant répondre à la problématique du changement climatique, a rappelé que Sun avait essayé de faire du traitement automatique du langage naturel, mais que le hardware n'était pas encore assez rapide. Pour ce qui est de l’arrivée de l'iPhone, Bill Joy a déclaré que l'avènement de la mobilité et des réseaux de données a été un facteur essentiel de transformation de la société. Il a ajouté que Java ME Sun avait ce genre d’objectif en perspective, et que l’entreprise avait travaillé sur des smartphones programmables. « Mais à l’époque, le hardware n'en était qu'à ses balbutiements », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, l'apprentissage machine va provoquer des transformations aussi importantes que le smartphone », a-t-il ajouté. M. McNealy a également souligné les choix de Sun de partager ses technologies, comme le Network File System (NFS), qui a contribué à l'émergence du mouvement en faveur des logiciels libres, actuellement dominant. « Nous n'avons pas inventé l'open source, mais nous avons contribué à son avènement et à sa reconnaissance. Nous étions les chefs de file de ce mouvement ». Quand on lui a demandé si Sun aurait dû abandonner les processeurs Sparc Risc et Solaris Unix en faveur des processeurs Intel et Linux, ce dernier a répondu qu'il ne voulait pas parler des erreurs qu'il avait commises en tant que CEO de Sun, mais que la firme n'aurait pas dû prendre cette direction. 

Scott McNealy soutien de Donald Trump

L’ancien CEO de Sun a récemment fait la une des journaux en accueillant le président Donald Trump pour une collecte de fonds dans la baie de San Francisco, région où les entreprises technologiques penchent plutôt du côté des Démocrates. M. McNealy a refusé de parler des positions du président Trump sur la technologie, mais il a rappelé que Sun avait toujours été apolitique et que ça le rendait nerveux quand un gouvernement s’impliquait dans la technologie. Il a même apporté son soutien à Facebook, affirmant que le réseau social était une entreprise à but lucratif et qu’on ne devrait pas l'empêcher de supprimer les comptes de certains membres, de bloquer les activités en ligne d’un ou de plusieurs utilisateurs ou de mettre des gens en probation.