C'est dans une ambiance plutôt calme et bon enfant que les jeunes diplômés, arborant l'inévitable costume cravate et munis d'une pile de CV, ont rencontré les recruteurs sur le salon Jeudis.com. Quelques files d'attente se détachaient ça et là devant les stands des exposants, mais sans que cela ne soit systématique. Certains ont décroché des entretiens, comme Sylvain, un diplômé de l'Esigelec. Ce dernier souhaitait travailler dans le domaine du développement java et .net. Il a fait valoir le stage de six mois qu'il a effectué sur un projet de développement logiciel pour Pocket PC avec le très prisé langage de environnement .NET, C# et a obtenu trois rendez-vous dans des SSII. D'autres, toutefois ont eu moins de chances, tel ce jeune ingénieur en temps réel et informatique embarqué de 23 ans, sorti de l'INSIA. Il a rencontré une dizaine de sociétés auxquelles il a laissé son CV, mais dressait un bilan mitigé de ses brèves rencontres. "Ils cherchent des gens qui savent tout faire et qui ont déjà de l'expérience", concluait-il à la fin de la matinée. Globalement, les exposants interrogés dans les allées du salon confirment effectivement leur intérêt prioritaire pour les profils ayant au minimum un an d'expérience, même si ils souhaitaient également rencontrer des jeunes diplômés. Valtech, la société de conseil en management et technologies, expliquait par exemple qu'il propose entre 5 à 13 postes qui peuvent être pourvus par des jeunes diplômés sur 40 à 60 embauches prévues cette année. Chez Microsoft, la proportion est comparable. L'éditeur cherche 20% de Jeunes Diplômés pour sa division "Services" cette année, contre 40% de personnes ayant de 2 à 5 ans d'expérience et 40% de plus expérimentés. Les chiffres des offres d'emploi publiées sur les jeudi.com confirment par ailleurs cette tendance. « 17 % des offres publiées en 2006 sur notre site web s'adressent à des ingénieurs ayant moins de deux ans d'expérience, 64% à des candidats de 2 à 5 ans d'expérience », expliquait Cédric Barbier, directeur associé des Jeudis.com. En attendant de profiter davantage de la reprise du marché (LIEN vers article suivant), les candidats ont toutefois saisi des conseils pour leur recherche d'emploi. Sylvain s'est félicité d'avoir progressé sur la connaissance du fonctionnement interne des SSII. "J'ai appris qu'un ingénieur débutant pouvait se positionner sur les projets menés en interne, dans les centre de services des SSII, plutôt que sur les missions menées chez les clients où ils ont une obligation de moyens". D'autres ont admis que les entretiens, si brefs qu'ils aient été parfois, leur ont permis de tester leur profil et l'exposé de leur projet, ce qui n'est parfois pas du luxe. Plusieurs recruteurs regrettent en effet le fait que certains jeunes ne sachent pas mettre an avant leurs points forts et expliquer ce qu'ils cherchent. Frédéric Queva, responsable RH pour la division Services De Microsoft, insiste sur ce point. « Nos managers ont reçu quelques candidats qui ont tendu leur CV sans dire ce qui les intéressaient chez Microsoft. Ce manque de précision peut les desservir». Et de poursuivre. « Aujourd'hui, nous avons pu mettre en évidence avec l'un des candidats, ayant fait un stage dans la grande distribution, qu'il exerçait des fonctions de conseil interne et qu'il pouvait être intéressé par un travail de consulting, alors qu'il n'en avait pas conscience au début. Mais nous n'avons pas toujours le temps d'approfondir le dialogue". Tous les articles à propos du salon : Recrutement : Une embellie confirmée et modérée sur le salon Les Jeudis Recrutement : Les Jeunes diplômés coiffés au poteau par les 2 à 5 ans d'expérience Recrutement : Une tendance au jeunisme ? positive mais inquiétante