« Siemens est le bon partenaire, au bon moment » lance Olli-Pekka Kallasvuo, PDG de Nokia. Par cette annonce, une rumeur persistante prend fin de façon plutôt heureuse : Nokia et Siemens fusionnent leurs activités réseaux d'opérateurs. Il faut dire qu'après le mariage Alcatel/Lucent, « l'air est aux consolidations » comme le souligne, Klaus Kleinfield, PDG de Siemens AG. La nouvelle joint-venture (50/50) entre le Finlandais et le Munichois pèse 15,8 milliards d'euros. Nokia Siemens Network, c'est son nom, compte ainsi devenir un leader des services « quadruple play » à destination des opérateurs et fournisseurs de services à travers le monde. Les deux compagnies vont réunir leurs activités R&D et seront à même de proposer des solutions complètes aux opérateurs. Nokia Siemens Network affiche dorénavant une large gamme de services réseaux de nouvelle génération : IMS, accès 3G/3G+/3G LTE, haut-débit fixe, IPTV, WIMAX... L'objectif est de proposer de nouvelles applications et des solutions convergentes fixes/mobiles/multimedia. L'acteur ainsi formé, sera capable de rivaliser avec l'exacerbée concurrence asiatique (Huawei et autres ZTE). Le nouvel ensemble (60 000 salariés) se place ainsi second sur les infrastructures mobiles (23% de pdm derrière Ericsson à 26%), idem sur les services et troisième sur les équipements fixes (derrière Alcatel/Lucent et Cisco). « Ce sont deux belles marques à forte qualité de services ! » reprend le PDG de Nokia. Globalement, Nokia Siemens Network devient le troisième plus gros acteur sur le marché des infrastructures télécoms. « Nous sommes les plus petits, mais j'apprécie cela. Nous nous positionnons comme des Challengers » se réjouit-il. « Cette alliance crée un acteur industriel majeur, possédant une force immédiate, un excellent potentiel de croissance et très bien positionné pour améliorer la profitabilité future » enchaîne Klaus Kleinfield. Qui dit fusion dit synergies. Le groupe envisage d'économiser 1,5 milliards chaque année jusqu'en 2010 (consolidation et optimisation de la force de vente et du marketing, réduction de coûts, capacité d'achats, efficacité de la R&D...). Et qui dit synergies, dit réductions d'effectifs. D'ici 4 ans, 10% à 15% des salariés sont menacés. Les deux sociétés comptent donner vie à cette fusion d'ici le premier janvier 2007 pour en tirer profit dès l'année prochaine. A moyen terme, qui rachètera l'autre ? Deux indices majeurs : le nom de la nouvelle entité commence par Nokia et son siège est à Helsinki. Mais attention, ce n'est que de la pure prospective ! Comme il n'est que futurologie de parler d'une éventuelle cession des activités « entreprises networks » ou « wireless modules » de Siemens Communications. Il ne faut jurer de rien...