Après EMC, BO, AMD ou Lucent, c'est au tour d'un autre grand acteur du secteur IT d'annoncer qu'il n'atteindra pas ses objectifs. SAP, l'éditeur allemand de PGI, devrait en effet rater le consensus lors de la présentation des résultats de son deuxième trimestre. Le groupe indique qu'il table sur un chiffre d'affaires de 2,2 Md€, soit une progression annuelle de 9 %. Surtout, les ventes de licences - le meilleur baromètre pour estimer la santé de l'éditeur - devraient plafonner à 621 M€ et ne croître que de 8 % par rapport à la même période de l'année précédente. C'est là que le bât blesse : l'éditeur escomptait jusqu'alors une progression comprise dans une fourchette de 15 à 16 %. L'objectif est donc largement manqué. Le groupe explique cette contre-performance par une croissance faible de ses ventes en Europe et en Asie ainsi que par le report de la signature d'importants contrats sur le trimestre suivant. D'autres facteurs entrent également en jeu, et pourraient laisser croire que le ralentissement observé au T1 n'est pas q'un simple accident mais pourrait initier une tendance plus durable. En premier lieu la situation géopolitique mondiale, et ses conséquences sur l'économie, est instable. Elle pourrait inciter les entreprises à la plus grande prudence dans leur décision d'investir et les acteurs des TIC pourraient d'ores et déjà en faire les frais. En second lieu, et surtout, SAP souffre de la concurrence avec Oracle. Le PDG de l'éditeur allemand, Henning Kagermann, a ainsi indiqué que son groupe a cédé, au cours du trimestre, des parts de marché à Oracle. Certes peu - entre 1 et 2 % - mais suffisamment pour inquiéter les observateurs. En conséquence de ces éléments, et malgré une prévision de croissance inchangée pour l'ensemble de l'exercice, le cours de l'action SAP a dégringolé de près de 7%.