Les bénéfices du passage au cloud sont nombreux, mais il existe des zones d’ombres comme les coûts cachés. Il faut compter avec un autre angle mort : le coût des services cloud non utilisés. Une étude menée par Insight auprès de 1 000 entreprises en Europe montre que ce phénomène est loin d’être anecdotique. En moyenne, les sociétés interrogées investissent 33 millions d’euros pour les solutions cloud (31,3 millions d’euros pour la France). Or, 30% de ces dépenses, soit près de 10 millions d’euros (idem pour la France), sont consacrés à des services cloud inutilisés. Sous ce terme, on peut trouver des instances non éteintes, des comptes non attribués, des licences en carence, etc.

Pour expliquer cette dérive, les entreprises sondées donnent trois justifications. En premier lieu, elles sont 44% à éprouver des difficultés à déterminer les charges de travail les mieux adaptées pour les clouds publics, privés et hybrides. Une migration vers le cloud implique souvent une estimation des charges de travail et il peut arriver de surestimer l’appétence des utilisateurs pour certains services. Vient ensuite (39%) la difficulté pour planifier et répartir le budget pour la consommation du cloud. La prise en considération des coûts cachés du cloud rend l’exercice de la planification budgétaire plus délicat. Enfin, les entreprises interrogées sont 37% à avoir une faible visibilité des services utilisés en termes de centre de coût, de workload et d’applications. Les fournisseurs de cloud et de solutions commencent à intégrer dans leurs tableaux de bord des modules d’optimisation et de gestion financières des ressources cloud.

Vigilance sur les projets d’innovation

Autre point de vigilance selon l’étude, les dépenses en matière d’innovation. Elles représentent en moyenne 36,3 millions d’euros (23,9 millions d’euros pour la France) au cours des 24 derniers mois et les entreprises prévoient d’investir 47,2 millions d’euro (31,9 millions d’euros pour la France) dans les deux prochaines années. Au cœur de cette demande d’innovation, la modernisation de l’équipement des employés est prioritaire pour améliorer l’expérience collaborateur, mais aussi pour fidéliser les talents.

La transformation digitale reste néanmoins un chemin long et difficile pour les entreprises. 66% des entreprises répondantes estiment que leur informatique est vouée à l’échec. Pourquoi ? Les tâches de l’IT se renforcent dans les projets de transformation tout en gardant le poids de la maintenance opérationnelle. Si on ajoute en plus les contraintes de sécurité et des budgets limités, la pression est forte sur les épaules du DSI. Il voit son rôle évoluer et changer au sein de l’entreprise en devenant un partenaire plus qu’un gestionnaire.