Pour Eric Mittelette, il faut un état d'esprit particulier pour développer plus vert. Dès le départ, on doit comprendre l'impact du logiciel sur la consommation énergétique et limiter l'utilisation des ressources en conséquence. Il faut écrire un code souple, adaptable, pensé, capable de monter en puissance, avec des couches d'abstraction au-dessus des données, etc. Quoique... Encore une fois, pour être manipulées, toutes ces clés requièrent un grand sens de l'équilibre. Ainsi, trop de couches d'abstraction des données vont utiliser un grand nombre de ressources et, au final, nuire à l'efficacité énergétique. La parallélisation du code a, elle aussi, ses limites. La surcharge entraînée par la gestion d'un code réparti sur plusieurs processeurs ou coeurs consomme de la ressource et va finalement nuire aux économies faites en exploitant au mieux la plateforme processeur comme l'expliquait le Gartner dans une de ses études récentes. Enfin, on a souvent le choix entre consommer un peu plus mais moins longtemps ou consommer moins sur une durée plus longue. Un peu de bon sens ? Eric Mittelette énonce quelques vérités qu'il fallait sans doute rappeler. Il faut ainsi utiliser les ressources adaptées à ce que l'on développe et ne pas écrire une calculette sur 24 coeurs... Il faut parfois prendre le relais du système d'exploitation sur la consommation énergétique. Le responsable Microsoft évoque l'exemple des applications kiosques. Installées dans les magasins, elles restent parfois ouvertes sur des images plein écran toute la journée. Dans ce cas, l'OS les alimente en permanence pour ce type de besoin. Il est intéressant d'imaginer un écran d'accueil allégé en cas de non utilisation prolongée. Parmi les conseils plus pointus, Microsoft rappelle que le timer de l'OS, qui lui permet de garder le contrôle, se déclenche entre 15 et 18 ns. Si une application déclenche un timer en dessous de ce délai, l'OS s'adapte et pour ce faire, il utilise les ressources processeurs à plein. Toujours au niveau du système, plutôt que de laisser tourner le « file system watcher » qui observe en permanence ce qui se passe au niveau du gestionnaire de fichier uniquement pour guetter un type d'événement, mieux vaut s'abonner à cet événement. Il s'agit à la fois de limiter les cycles CPU et de maîtriser les entrées/sorties (en jouant avec les caches par exemple). Un appel à la bonne volonté de tous les développeurs, sous Windows ou non Eric Mittelette rappelle qu'avec un portable, 8% de la consommation électrique provient du disque dur. Quant aux disques SSD, réputés moins gourmands puisqu'ils ne 'tournent' pas, Microsoft rappelle néanmoins qu'ils ne s'arrêtent jamais. Limiter les animations, faire attention aux couleurs. Sur les écrans classiques et avec les écrans à Led rétroéclairées, le blanc est plus consommateur que le noir (pour lequel on n'allume pas les pixels). Pour conclure, Eric Mittelette en appelle à la bonne volonté des développeurs qu'il invite à se doter du fameux wattmètre et à se mettre au travail. « Nous allons créer un forum, un blog, un site pour partager les bonnes pratiques du développement vert. Et que vous travailliez sur Windows, sur Linux, ou un autre OS, cela nous est égal. C'est dans l'intérêt global. »