L'année a commencé sous les meilleurs auspices pour le décisionnel, avec l'annonce par NCR de l'indépendance prochaine de Teradata. De fait, la 'BI', pour Business intelligence, a le vent en poupe, comme le soulignera PAC (Pierre Audouin Consultants) dans le courant de l'année, grâce à deux facteurs. D'une part, certaines entreprises commencent à considérer qu'analyser leurs performances en temps quasi-réel leur donne un avantage compétitif. D'autre part, le durcissement des législations renforce le besoin de gouvernance et d'outillage adapté. Visiblement, les géants de l'informatique ont fait le même calcul. Microsoft occupe le terrain à coups de préannonces de sa solution Performance Point Server. HP crée en début d'année une division BI, 'Business Information Optimization', et annoncera par la suite vouloir acheter dans ce domaine des leaders. Problème : HP est loin d'être le seul à voir dans le décisionnel un créneau porteur. Car si les gros du décisionnel complètent leurs offres (Cognos rachète Celequest puis s'attaque à l'analyse financière avec Applix, Hyperion reprend Decisioneering, Business Objects s'offre Cartesis puis BO vise les données non structurées avec Inxight), les gros du progiciel décident rapidement d'entrer dans la danse en rachetant les gros du décisionnel. C'est Oracle qui ouvre le bal, avec le rachat d'Hyperion pour 3,3 Md$. Puis SAP se fait la main en reprenant Outlooksoft, spécialiste de la gestion des performances financières, avant de frapper un grand coup en rachetant Business Objects pour 4,8 Md$, une somme très inhabituelle pour le géant allemand du progiciel. Alors que Cognos se félicite d'être un des derniers indépendants sur ce marché, Teradata, devenu indépendant le 1er octobre, fait alliance avec SAS. Dans la mesure où les éditeurs de progiciels veulent intégrer la BI à leur offre, les éditeurs spécialisés se doivent d'offrir une gamme complète et si possible technologiquement plus avancée. Las, Cognos ne profite pas longtemps de son discours marketing : IBM met 5 Md$ sur la table pour s'emparer de l'éditeur canadien. Malgré tous ces rachats, il y a fort à parier que les gros du progiciel n'ont toujours pas fini de compléter leur offre. Oracle a montré qu'il avait de l'appétit, en proposant 6,7 Md$ pour racheter BEA. Une offre jugée inamicale et repoussée avec succès, mais qui a mis au grand jour l'interrogation principale du secteur : qui sera le prochain racheté ?