Les 9 et 10 mars, Big Data Paris 2020 réinvestit le Palais des Congrès pour sa 9ème édition. L’événement attend plus de 18 000 visiteurs, sur un espace d’exposition réunissant 250 partenaires de l’écosystème du big data, jalonné d’un programme de 200 conférences, retours d’expérience et ateliers. Le salon, dont Le Monde Informatique / Myfrenchstartup est partenaire, s’ouvre cette année dans un contexte de maturité de la filière. Avec le passage à l’industrialisation des premiers cas d’usage, les entreprises bénéficient d’une expérience qui leur fait mettre au premier plan les questions de gouvernance sur les projets. « Nous observons que les décideurs se recentrent sur les défis humains, organisationnels et de confiance », met en évidence Clémence Simmelide, directrice des conférences Big Data Paris. L'édition 2019 avait déjà laissé apparaître l'importance de cette thématique.

Au-delà de l’approche technologique, cette évolution se recentre sur trois enjeux : instaurer une culture de la donnée portée et partagée par tous, établir une gouvernance de la donnée qui favorise la collaboration des métiers et garantir la qualité des données. Ce dernier point inclut les aspects de transparence et d’éthique dans leur traitement. Ces objectifs s’illustrent dans les thématiques des conférences proposées sur Big Data Paris 2020. « Après avoir appris à maîtriser et à créer de la valeur autour de la data, les organisations se posent la question du sens à donner à leurs projets », souligne par ailleurs Manon Philippe, responsable des conférences Big Data Paris. Sur ce terrain, l’une des ambitions du salon est aussi d’aider à relier les enjeux business et sociétaux.

Christopher Wylie, data scientist et lanceur d'alerte

Pour aborder les questions d’éthique et de protection des données, la parole sera d’entrée de jeu donnée au data scientist Christopher Wylie, lanceur d’alerte dans l’affaire Cambridge Analytica, le lundi 9 mars en début de matinée. Ancien employé de la société incriminée, c’est lui qui a révélé en 2018 comment celle-ci avait exploité des données personnelles de profils Facebook à des fins de campagnes marketing politiques ciblées lors de l’élection présidentielle américaine. A sa suite, dans le Grand Amphithéâtre du Palais des Congrès, se tiendra un débat d’opinion sur la Géopolitique du big data. Il fera intervenir Charles Thibout, chercheur associé Iris, rédacteur en chef à France Culture, et l’entrepreneur Gilles Babinet, professeur associé à Sciences Po, sur le thème : « L’Europe sera-t-elle l’alternative aux modèles américains et chinois ? ».

Sur les enjeux d’une gouvernance de données adoptée par tous, une table ronde abordera ensuite les rôles à déployer dans les entreprises pour faire travailler « main dans la main » CDO, DSI et métiers. L’échange réunira Elias Baltassis, associé de The Boston Consulting Group, Chafika Chettaoui, CDO de Suez Group, et Christina Poirson, CDO groupe de Société Générale. Cette thématique sera également très présente dans les parcours experts. Un peu de prospective autour de l’informatique quantique alors que s’amplifie la prise de conscience autour de ces enjeux. Une keynote de Maud Vinet, responsable du programme Quantum Computing du CEA Leti, donnera des clés pour se préparer à cette prochaine ère. 

Aurélie Jean, spécialiste de l'algorithmie

Le 10 mars, Big Data Paris 2020 ouvrira ses sessions plénières sur les big data mises au service du bien commun, à travers la présentation, par Emmanuel Letouze, chercheur associé au MIT, du projet Opal, Open algorithms for better decisions. Ce projet mené par un groupe de partenaires* vise à libérer les données collectées par le secteur privé en apportant le code par le biais d’algorithmes ouverts. Les questions de cybersécurité autour des big data seront ensuite abordées par Vincent Strubel, sous-directeur expertise à l’Anssi, tandis que la scientifique Aurélie Jean, spécialiste de l’algorithmie, prendra la parole sur un sujet de plus en plus débattu : Comment reconstruire la confiance autour des data et de l’intelligence artificielle.

De très nombreux retours d’expérience s’échelonnent pendant ces deux journées dont celui d’Orange, sur l’amélioration de la qualité des données, de BNP Paribas Real Estate sur l’utilisation des données par les métiers, ou encore sur l’anonymisation des données chez Mastercard pour se conformer aux exigences du RGPD. Parallèlement, des parcours experts sont organisés, sur les enjeux de qualité des données (comment éliminer les biais dans le déploiement de l’apprentissage machine), les usages du big data dans l’industrie 4.0 (avec le témoignage de Faurecia), la mise en œuvre d’un datahub dans le cloud ou l’utilisation de Kafka.

8ème Trophées de l'Innovation

L’espace d’exposition, particulièrement animé à chaque édition et largement ouvert sur la diversité des technologies, plateformes, conseil et services autour des big data, sera ouvert en nocturne le 9 mars. Comme les autres années, le Village Start-up permettra de découvrir des solutions au travers de pitches. En point d'orgue de Big Data Paris 2020, les 8èmes Trophées de l'Innovation verront de nouveau rivaliser sur scène quatre finalistes, porteurs de projets big data originaux et audacieux dans les catégories « PME et grande entreprise » et « Start-ups ». Cette année, le jury attribuera également un Trophée Big Data for Good à un projet mis au service de l’intérêt général.

Pour préparer le salon, ses organisateurs proposent en amont de l’événement le Guide du Big Data 2019 – 2020. Celui-ci réunit témoignages, analyses et zooms technologiques, ainsi qu’un dossier axé sur les enjeux de qualité, de sécurité et de biais autour des données, avec des points de vue comparés sur la sécurité des données dans le cloud. Le guide livre également un bilan post-RGPD et le témoignage de la chercheuse Hanan Salam, co-fondatrice de Women in AI, sur les effets de la surreprésentation masculine dans l’IA.

(*) MIT Media Lab, Imperial College de Londres,  Orange, le Forum Économique Mondial et Data-Pop Alliance.