La  gestion du patrimoine applicatif (GPA) est une question ancienne mais qui revient au goût du jour. « Nos clients insistent sur le sujet dans l'optique d'une optimisation des coûts et d'une meilleure connaissance de ce patrimoine applicatif » nous explique Laetitia Bardoul, auteure de l'étude du CXP sur ce sujet.  Au fil des années, la connaissance de ce patrimoine est devenue complexe et floue pour une entreprise. Les langages utilisés deviennent de plus en plus hétérogènes, les documentations se perdent ou ne sont plus à jour, les compétences en interne changent, certains développements sont réalisées en externe,  bref, l'entreprise perd les différentes ressources nécessaires. Pourtant, les applications métiers sont devenues indispensables dans tous les services d'une  entreprise.

Pour une DSI, le gain serait pourtant appréciable si elle procédait  à une meilleure gestion de son patrimoine applicatif. Elle pourrait connaître le coût réel d'une application, aurait la possibilité de la faire évoluer, de donner une meilleure maîtrise de ses budgets et de son action. Pour l'entreprise, ce serait un meilleur suivi de l'investissement et un meilleur contrôle de la qualité. 

La mise en place d'un suivi de la GPA n'est pourtant pas évidente. Les tableaux de bord sont différents suivant le niveau où ils se situent, celui de la DSI ou ceux des responsables applicatifs ou des contrôleurs qualité. Mais la pression financière est de plus en plus forte sur les DSI.  Et le mouvement devrait s'accélérer. Une nouvelle norme, CISQ (Consortium of IT Software Qualité) va définir de nouveaux standards de qualité logicielle en 2011. Elle remplacera peu à peu la norme ISO 91-26 qui donnait déjà une liste d'indicateurs, mais s'avérait insuffisante.

Une dizaine de grands éditeurs présents

Pour les éditeurs spécialisés et leurs intégrateurs, la perspective est intéressante« C'est encore un marché en voie de développement, avec une dizaine de grands acteurs » note Laetitia Bardoul (*). Des solutions nouvelles apparaissent en Open Source. Le marché n'est pas figé. Une certaine recomposition s'est opérée, avec le rachat l'an passé par MicroFocus de la société Borland et des outils de tests de Compuware.

Dans son étude, le CXP revient sur la notion même de Gestion du patrimoine applicatif. Il cartographie ensuite les différentes solutions présentes. Elles appartiennent à trois mondes différents : le décisionnel (modélisation d'applications, gestion de portefeuille applicatifs, BI), l'analyse applicative (inventaire et cartographie, analyse de la performance et du code, analyse de la qualité applicative, gestion des actifs), la gestion opérationnelle applicative (modernisation applicative, gestion des développements applicatifs, gestion des environnements de développement).

(*) L'étude cite : ASG, Cast, McCabe, Metrixware, MicroFocus, IBM, Speedware, Checkstyle, Metaware, PMD, Polyspace, Planview, Serena.