Lors d'un discours devant le Parlement européen, Neelie Kroes, commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, a annoncé jeudi 30 mai son intention de faire abolir les frais de roaming sur le marché européen. Elle se donne un an pour y parvenir, d'ici les élections européennes qui se tiendront en mai 2014: «Je veux que nous montrions aux citoyens que l'Union européenne a un impact positif  sur leur vie. Que nous avons adapté les règles numériques à leurs attentes légitimes.» Et la commissaire européenne j'ajouter: «Je veux que vous soyez en mesure de retourner vers vos électeurs en leur disant que vous êtes parvenus à mettre fin aux frais d'itinérance mobile.» Elle estime que c'est bon pour l'économie européenne. Elle a rappelé que la jeune génération, qui se soucie d'être connectée, a besoin d'une économie forte pour échapper au chômage. Quand à la population vieillissante, elle a besoin de nouveaux services numériques pour rester active et en bonne santé. 

La baisse des tarifs de roaming, une réussite européenne  La commissaire européenne a d'ailleurs constaté que tout le monde, même les euro-sceptiques, avait concédé que la baisse des tarifs d'itinérance obtenue par l'Union européenne (UE) était une réussite de l'Europe. Pour mémoire, l'UE a réussi à plafonner les tarifs de roaming depuis le 1er juillet 2012. Il ne peuvent dépasser les 70 centimes d'euros par mégaoctet pour ce qui est des données. Ce plafond passera à 45 centimes le 1er juillet 2013 et à 20 centimes le 1er juillet 2014. Pour ce qui est des appels et des SMS, les tarifs plafonnés sont également dégressifs aux même dates et atteindront, au 1er juillet 2014, 19 centimes d'euros pour les appels donnés et 6 centimes d'euros pour les appels reçus et les SMS.

Un marché où les barrières sont inutiles 

Pour parvenir à ses fins, Neelie Kroes milite pour un marché unique des télécommunications. «C'est ainsi que nous pouvons dire au monde que l'Europe devient numérique, c'est ainsi que nous pouvons montrer aux électeurs que l'UE les écoute.» Elle considère que dans la mesure où les télécommunications touchent à tous les domaines de la vie quotidienne, les attentes des utilisateurs sont énormes dans ce domaine. «Les marchés doivent fonctionner, les appareils doivent fonctionner, les réseaux doivent fonctionner et les investissements doivent être faits. Nous ne pouvons pas nous permettre de conserver les obstacles innombrables et artificiels qui existent actuellement.» Et de préciser: «Il n'existe aucun autre secteur de notre marché unique européen, actuellement incomplet, où les barrières sont aussi inutiles et pourtant si grandes.» Elle proposera donc d'ici à septembre prochain un paquet de mesures législatives sur ce sujet ainsi que sur le libre accès des citoyens à internet, la neutralité du net et la cybercriminalité. Ces mesures devront être adoptées d'ici Pâques 2014 et appliquées entre 2015 et 2016. «Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour que nous y parvenions ensemble», a-t-elle conclu.