Décidément, le Bring Your Own Device (Byod) et le Bring Your Own Application (Byoa) ne cessent de préoccuper les entreprises. Deux études viennent d'être consacrées à la perception et aux pratiques en la matière. Dans les deux cas, on voit la défiance des entreprises mais aussi que le double phénomène semble irréversible. Les premiers pratiquants semblent être, en effet, non pas les petits jeunes de la génération Y récemment embauchés mais bien les VIP de l'entreprise, au niveau de la direction ou des cadres supérieurs.

Rappelons tout d'abord que le Byoad consiste pour un salarié à employer son propre terminal (smartphone, tablette...) pour accéder au système d'information de l'entreprise. Le Byoa est, quant à lui, l'emploi d'applications non choisies par l'entreprise, mais par le salarié utilisateur sans le visa de la DSI, pour effectuer des travaux professionnels, y compris pour accéder aux données confidentielles de l'entreprise, les stocker ou les traiter. Byod et Byoa amènent donc des éléments étrangers non-contrôlés dans le système d'information. Ils peuvent impliquer par nature de nombreux problèmes de sécurité.

Les VIP plus dangereux que la génération Y

Mais loin d'être le fait de quelques jeunes trublions de la génération Y, il faut plus chercher le Byox parmi les VIP, peu contrôlables par la DSI. Selon l'étude d'Easynet Global Services, 41 % des dirigeants ont introduit des outils de téléphonie (smartphones) sur le lieu de travail contre 28 % des simples employés. Sur les outils collaboratifs (agendas partagés...), la différence est moindre : 47 % des dirigeants et 35 % des employés en ont introduits.

Le seul domaine où employés (32%) et stagiaires (29%) dépassent les dirigeants (27%) est celui des applications ludiques, la vidéo étant malgré tout d'abord le fait des dirigeants (32%). Or la vidéo est précisément l'application qui inquiète le plus les utilisateurs (82% d'entre eux) à cause de la saturation de la bande passante que le multimédia peut générer.

iWorker /DSI : le divorce, surtout en France

Pour Forrester, « l'iWorker » est précisément ce cadre mobile et connecté qui utilise des produits grand public à des fins professionnelles. Et ces iWorkers sont clairement persuadés d'agir au profit de leurs entreprises : 65 % des iWorkers français (42 % au niveau mondial) s'estiment plus productifs avec leurs propres outils qu'avec ceux de leurs employeurs tandis que 45 % en France et 27 % au niveau mondial estiment que les outils personnels renforcent la collaboration. 46 % en France et 33 % au niveau mondial résolvent même ainsi des problèmes qu'ils ne peuvent pas résoudre avec les outils que la DSI procure. Il faut dire que 68 % des iWorkers français estiment que les outils fournis par la DSI sont insuffisants pour réaliser leur travail alors que ce sentiment n'est partagé que par un quart des décideurs IT.
Les DSI sont mêmes persuadés que les iWorkers ne cherchent que du confort personnel (69 % font cette réponse) alors que le confort personnel n'est revendiqué que par 20 % des iWorkers.

Non seulement les iWorkers français sont des partisans des technologies personnelles mais ils sont même prêts à payer eux-mêmes leurs outils : 48 % en France sont ainsi prêts à dépenser leur propre argent pour se doter d'outils adaptés contre 19 % au niveau mondial. Et une non-autorisation de leurs entreprises ne les arrête pas : 88 % des iWorkers français (contre 21 % au niveau mondial) téléchargent des applications malgré cette non-autorisation. Or 84 % des entreprises françaises jugent qu'une telle attitude est un motif de licenciement !