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Société

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(08/04/2009 12:57:30)
Hadopi : les internautes sanctionnés continueront de payer leur abonnement
Présentée par le ministère de la Culture comme un instrument pédagogique, la loi Création et Internet, examinée hier par la Commission mixte paritaire, en est ressortie débarrassée des amendements par trop favorables aux internautes. Ce résultat, qui marque la fin des débats législatifs sur le texte tant décrié, n'est, il est vrai, guère surprenant au vu de la composition de la CMP. Parmi les sept députés et les sept sénateurs nommés pour élaborer un texte de compromis entre les versions du projet de loi adoptées successivement par le Sénat et l'Assemblée nationale, la majorité présidentielle avait pris grand soin de placer ses meilleurs soldats et pas les rares frondeurs qui, à l'image de l'UMP Lionel Tardy, avaient dénoncé l'iniquité du texte. La double peine rétablie La principale retouche effectuée par les parlementaires rétablit la double peine, qu'un amendement miraculeusement adopté par les députés contre l'avis du gouvernement avait permis d'écarter. Les internautes qui verront leur connexion à Internet suspendue en application du principe de riposte graduée devront ainsi continuer à payer l'intégralité de leur abonnement. Selon les élus réunis hier, ce double coup de massue était indispensable pour que la sanction soit parée de vertus dissuasives. La seule suspension de l'accès au Web serait donc, si l'on suit ce raisonnement, insuffisante pour faire passer le fameux message pédagogique cher à Christine Albanel. Une autre raison, plus pragmatique, à ce revirement, tient certainement à la volonté de la majorité de ne pas se mettre les fournisseurs d'accès à dos. Déjà froissés par les travaux qu'ils vont devoir effectuer sur leur infrastructure afin de pouvoir couper l'accès de leurs abonnés désignés par l'Hadopi, les FAI auraient vu rouge si, en plus, la loi affectait leurs revenus. Qu'ils se rassurent donc, ce ne sera pas le cas. Ils n'auront pas davantage à imaginer des solutions pour brider les débits des internautes condamnés : un temps retenue par les parlementaires comme sanction alternative à la suspension, cette mesure a également été retoquée par la CMP. La Commission mixte paritaire s'est distinguée en revenant sur un autre amendement que les députés avaient approuvé : l'amnistie accordée aux internautes pour tous les téléchargements illégaux effectués avant l'entrée en vigueur de la loi Création et Internet. La mesure semblait pourtant légitime au regard des peines susceptibles d'être prononcées par les juridictions pénales à l'encontre des téléchargeurs : trois ans de prison et 300 000 € d'amende. D'autant que la jurisprudence dans ce type de dossier est largement inconstante et laisse donc planer des risques juridiques importants sur les internautes. L'amnistie concourrit à repartir sur des bases nouvelles et identiques pour tous plutôt que de laisser perdurer provisoirement un système d'une sévérité redoutable et disproportionnée par rapport aux actes poursuivis. Signalons enfin, que la CMP a rétabli, comme le prévoyait le projet de loi original, la nomination du président de l'Hadopi par ses pairs, et non plus par décret. Elle a également fixé à quatre mois la durée censée séparer la sortie d'un film en salle et son exploitation sur DVD. (...)
(08/04/2009 11:07:17)Luc Chatel veut faire des Français les champions du sans contact
Certaines technologies encore peu exploitées n'attendent que des usages innovants, et des acteurs qui sauront les proposer. Tel est le message que Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de l'Industrie et de la Consommation, tente de faire passer aux entreprises françaises, en lançant un programme doté de 3,5 M€ pour « développer de nouveaux services et applications basés sur les étiquettes électroniques RFID et/ou le NFC, pour les entreprises ou les citoyens ». A l'heure actuelle, la RFID (Radio frequency identification) est surtout utilisée dans le domaine industriel, pour apposer des étiquettes électroniques (tags RFID) sur des marchandises et des conteneurs, qui peuvent ainsi être identifiés lors de leur passage sous un portique. Dans le grand public, si on excepte le déploiement massif de la RATP pour ses passes Navigo, seule la start-up française Violet tente vraiment d'en développer l'usage, avec ses lapins Nabaztag. Le NFC (Near field communication) offre de son côté la possibilité de faire communiquer entre eux des objets à une courte distance : plusieurs expériences en cours tentent ainsi de transformer les téléphones mobiles en outils de paiement sans contact. Sur la lancée du premier appel à projets IPER (Innovation dans les processus d'entreprises par la RFID), qui a retenu l'année dernière cinq dossiers, le ministère demande des projets collaboratifs dont les travaux « devront intégrer la recherche de nouveaux modèles et pratiques commerciaux basés sur l'interaction avec les utilisateurs et la confrontation avec la demande du marché ». Pour être éligible, un projet devra être présenté par au moins deux entreprises, et « une part minimale de 30% des dépenses » devra être réservée à des PME. (...)
(07/04/2009 16:12:08)Facebook et la messagerie instantanée cartonnent en France
En février 2009 la France comptait 35 millions d'internautes (âgés de plus de 15 ans), soit 19% de plus que l'année précédente, selon ComScore World Metrix. Au courant de ce mois les Français ont passé quelque 932 millions d'heures à surfer sur Internet, soit une moyenne mensuelle de 27 heures par utilisateur. La France est le troisième pays européen recensant le plus d'internautes, derrière la Grande-Bretagne et l'Allemagne. En 2008, les internautes se sont principalement tournés vers la messagerie instantanée (14,3%), les sites de divertissement (8,6%), les courriels (8,2%) et les réseaux sociaux (5,7%). Dans cette dernière catégorie, Facebook enregistre une croissance fulgurante : le site créé en 2004 par Mark Zuckerberg compte aujourd'hui près de 13,7 millions de membres en France, contre 2,2 millions un an plus tôt, soit une hausse de 518% ! En d'autres termes, près d'un internaute français sur trois possède un compte Facebook. Le réseau communautaire compte 175 millions de membres dans le monde, dont 70% en dehors des Etats-Unis - berceau de Facebook. Facebook renverse le Français Skyrock sur ses propres terres Seul site à arborer une croissance à trois chiffres, Facebook (disponible en français depuis mars 2008) grille la politesse à Skyrock, son grand rival dans l'Hexagone, qui stagne avec 11 millions d'utilisateurs. Skyrock et ses Skyblogs sont d'ailleurs tout simplement évincés du top 10 des sites les plus consultés par les internautes français alors que Facebook y fait son entrée à la huitième position, derrière l'indéboulonnable Google (28,7 millions d'utilisateurs), les sites de Microsoft (25,4 millions), d'Orange (20,3 millions) de Free/Iliad (16,6 millions) ou encore de Yahoo (15,7 millions). Tous affichent une croissance de fréquentation comprise entre 32 et 35%. Facebook devance les sites du groupe Lagardère (13,6 millions) et de Wikimedia (13,5 millions). Une autre étude, publiée cette fois par Performics, une agence de mesure marketing appartenant au groupe Publicis à l'occasion du salon ad:tech, souligne que 48% des annonceurs ont décidé de placer les médias sociaux comme Facebook, MySpace ou Copains d'avant, au coeur de leur stratégie d'investissement (contre 18% l'an dernier). « 2009 verra le poids grandissant des internautes dans ce que l'on appelle la valeur de recommandation, précise Philippe Torloting, responsable du pôle médias sociaux de Performics. Le poids des amis et le poids des internautes sont à égalité dans la recommandation d'un acte d'achat. » S'ils ont conscience des enjeux des médias sociaux, seuls 44% des annonceurs ayant mis sur pied des campagnes électroniques possèdent des outils dédiés capables d'en mesurer les retours. Toujours selon la même étude, ils les trouvent trop chers (84%) et trop approximatifs (81%). Bref, les internautes ont une longueur d'avance sur les marques, ce qui explique que les réseaux sociaux aient encore du mal à monétiser leur audience, Facebook y compris. (...)
(06/04/2009 17:40:47)Télécom Paristech récompense les patrons d'Eutelsat, de Dibcom et de Gemalto
Comme chaque année, Télécom Paristech et son association d'anciens élèves ont récompensé trois entrepreneurs dans le cadre de leur Prix des technologies de l'information. Les personnalités sélectionnées oeuvrent dans le domaine des TIC depuis longtemps et ont en général marqué le secteur de leur empreinte, d'une façon ou d'une autre. Pour l'édition 2009, c'est Giuliano Berreta, PDG d'Eutelsat Communications, qui obtient le titre de promoteur de la société de l'information. Sa personnalité, son soutien à l'innovation mais aussi la couverture en haut débit de zones inaccessibles ont amené le jury à lui décerner ce prix. Dans son discours de remerciements, il a fièrement annoncé la mise en orbite la semaine dernière du satellite W2A qui servira entre autres à la télévision mobile par satellite. Un sujet sur lequel un autre des lauréats travaille. Yannick Levy, prix du créateur d'entreprise, est le PDG et fondateur de Dibcom, fabricant de circuits intégrés de haute performance sans usine (fabless), se concentre ainsi en particulier sur la télévision numérique. Après la TNT (Télévision numérique terrestre), ses prochains projets le conduisent à court terme vers la TMP (Télévision numérique personnelle). « Nous espérons qu'elle va trouver son modèle économique », a déclaré Yannick Levy avant d'ajouter, à propos du scepticisme qui accueille l'idée aujourd'hui, « j'ai l'impression de revivre l'époque de l'arrivée de la TNT ». Enfin, il rejoint donc Giuliano Berreta en évoquant l'aube de la télévision mobile par satellite. Un jury aux méthodes volontairement souples Pour terminer, parce que l'entreprise qu'il dirige est « devenue un symbole français » et parce qu'il a mené à bien la fusion entre Gemplus et Axalto, le prix du manager d'entreprise a été remis à Olivier Piou, DG de Gemalto. ll a rappelé que l'entreprise, spécialiste français de la sécurité sur carte à puces, comptait plusieurs milliards de ses produits de par le monde. « Nous passons très bien à travers la crise, a insisté le lauréat, expliquant que les années difficiles de la société étaient plutôt derrière elle. Le monde devient numérique et sans fil, et ce n'est pas la crise qui va changer ça. Il ne faut pas avoir peur, il faut changer. » Comme l'a précisé le président du jury, Jean-Michel Hubert, président délégué du Comité stratégique pour le numérique, la sélection est réalisée selon une méthode des plus simples. Aucune candidature spontanée ni présélection n'entre en jeu. Les membres du jury se réunissent tout simplement et échangent autour de noms de personnalités qui leur semblent éligibles avant de s'accorder sur un trio. «C'est une méthode qui peut apparaître souple, voire artisanale, a conclu Jean-Michel Hubert, mais nous travaillons avec la diversité des experts qui composent le jury. » (...)
(06/04/2009 16:34:32)La consultation en ligne des bases de données de l'Inpi devient gratuite
L'Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi) passe à la gratuité. Pas pour le dépôt de brevets, mais pour la consultation en ligne de la vaste base de données recensant sept millions de documents : brevets, marques, dessins et modèles, jurisprudence. Cette initiative s'inscrit dans une démarche globale d'e-administration visant à dématérialiser les procédures, qui incluait jusqu'alors le dépôt en ligne de brevets et de marques. De plus, précise l'Inpi, cela permet à l'organisme de rester collé au peloton des grands offices internationaux qui ont, pour la plupart, déjà effectué cette mutation. Selon l'Inpi, la demande des entreprises et, plus généralement, des clients, a également motivé le passage à la gratuité. Les bases ont, pour ce faire, « été retravaillées afin qu'elles soient plus lisibles pour le commun des mortels. On dit les choses plus simplement et on offre un service plus simple, qui ne nécessite pas de paiement, ni même la création d'un compte utilisateur », explique le service de communication. Derrière cette volonté de simplification, réside le projet de faire passer l'Inpi « de la culture de la procédure à la culture du service ». Une stratégie définie dans le contrat d'objectif signé avec l'Etat pour la période 2005-2008 et reconduit jusqu'en 2011. Une gratuité qui ne passera pas par une augmentation du prix des services Pour mener à bien ses démarches de dématérialisation, l'Inpi a dégagé un budget e-administration de 15 M€ sur quatre ans, dont 10 M€ pour les frais externes. Outre la mise en ligne des bases, cette somme a permis aux clients de l'institut d'effectuer les démarches administratives sur Internet - 60% des demandes de brevets sont faites électroniquement - et rendra possible, dans quelques mois, la gestion des dossiers en ligne. L'Inpi, qui repose totalement sur un autofinancement, n'entend pas adosser la gratuité de ses bases sur l'augmentation du montant des redevances acquitté par ses clients. « Les annuités versées par les entreprises qui déposent un brevet augmentent chaque année : très faibles au début (36 € la deuxième année), elles augmentent par la suite (jusqu'à 760 € la 20e année). C'est ce qui nous permet de financer la gratuité des bases. » (...)
(03/04/2009 17:40:54)Hadopi : des réactions divergentes après le plébiscite des députés
Quelques heures seulement après que les députés ont déroulé le tapis rouge au projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet, dit Création et Internet, ou encore Hadopi, les réactions fusent de toutes parts. Dans l'ensemble, les observateurs s'émeuvent de l'esprit du texte et des conséquences pratiques qu'il risque d'entraîner s'il était appliqué. Fer de lance de l'opposition, la Quadrature du Net décrit la loi comme un « monstre » enfanté par des députés « aux ordres ». L'association ne se fait guère d'illusion sur le texte de compromis que rendra, le 9 avril, la commission mixte paritaire et reporte ses espoirs sur l'examen qu'en fera le Conseil constitutionnel. Il s'agira de « l'épreuve du feu pour un texte imprécis, absurde, dangereux et totalement inapplicable ». Par ailleurs, la Quadrature ne se prive pas d'égratigner la majorité et de mettre en lumière son « ignorance technologique » ainsi que sa dévotion à « un corporatisme aveugle ». L'inapplicabilité de la loi est un reproche souvent formulé par les députés de l'opposition et également repris par l'April. L'association de défense du Libre déplore l'instauration « de nouvelles discriminations contre le logiciel libre » par le texte voté hier. Notamment parce qu'il refuse « tout encadrement des mouchards filtrants que les abonnés devront installer pour garantir leur sécurité juridique ». Rappelons que les internautes pourront être sanctionnés pour le manquement à l'obligation de sécurisation de leur accès Internet. S'ils veulent se mettre à l'abri de cette infraction, ils pourront installer un pare-feu labellisé par l'Hadopi. L'April dénonce, à ce propos, l'absence dans la loi de « toute mesure favorable à l'interopérabilité et à la libre concurrence ». Au final, les défenseurs du Libre sont consternés face à Création et Internet « qui contient des dispositions qu'il était impensable de voir écrites un jour noir sur blanc tant elles sont extrémistes ». FFT et Snep plutôt bienveillants Si la Fédération française des télécoms s'emporte également contre le texte, elle ne reprend pas les reproches adressés par les deux acteurs précédents. La FFT point en revanche que les personnes sanctionnées n'auront plus à acquitter le montant de leur abonnement lorsque leur connexion sera suspendue. « Si une telle disposition était maintenue dans la loi, cela signifierait tout simplement la fin du modèle économique des offres composites qui a permis le succès du haut débit en France ». La fédération explique que « les coûts de gestion significativement supérieures des internautes dont l'accès à Internet aura été suspendu » l'obligeront à se tourner « très légitimement vers les pouvoirs publics » afin qu'ils les prennent à leur charge. Du côté des industriels de la culture, le ton est naturellement bienveillant. Le Snep (Syndicat national de l'édition phonographique) exprime son contentement devant l'adoption d'une « règle du jeu [qui permettra] de sensibiliser les internautes à l'usage des accès légaux à la musique, ouvrant ainsi la voie au développement des nouveaux modèles et des nouvelles offres jusque là empêché par la concurrence déloyale des échanges peer-to-peer ». Alors que l'April et la Quadrature ont adressé leurs louanges aux députés Billard, Bloche, Brad, Dionis du Séjour, Paul et Tardy - contempteurs du projet de loi -, le Snep se veut le laudateur de Christine Albanel et de Franck Riester - le rapporteur du texte -, félicités pour leur détermination. (...)
(03/04/2009 12:02:04)Hadopi : les députés achèvent l'examen de la loi sans la dénaturer
Les députés ont achevé hier l'examen du projet de loi dit Création et Internet. Comme prévu, les principaux amendements déposés par l'opposition au texte - qui auraient pu modifier l'esprit de la loi telle qu'elle est pensée par le ministère de la Culture - ont tous été retoqués. Reste un ensemble de mesures au mieux difficiles à mettre en place, au pire attentatoires aux libertés individuelles. Au sommet de la pyramide des désaccords entre les soldats de la majorité et leurs contradicteurs trône la riposte graduée. Celle-ci prévoit de sanctionner le titulaire d'un abonnement à Internet ayant permis de télécharger illégalement des contenus soumis au respect du droit d'auteur. Le mécanisme est dit gradué car il débute par l'envoi d'un courriel (premier problème : il est impossible de s'assurer que le mail a bien été reçu) suivi, en cas de récidive, par une lettre recommandée. Un nouveau dérapage de l'internaute peut permettre à l'Hadopi, une haute autorité créée par la loi en gestation, de prononcer la suspension de l'abonnement, d'une durée de deux mois à un an. De façon presque inespérée, et contre l'avis du gouvernement, les députés sont parvenus à adopter un amendement disposant que le paiement de l'abonnement serait ajourné pendant la suspension. La durée minimale de la coupure pourra être réduite à un mois après transaction avec l'Hadopi et la mise en place, par exemple, d'un pare-feu proscrivant techniquement l'accès aux réseaux d'échanges. Sera sanctionné le manquement de sécurisation de la ligne Le chapitre concernant les mesures techniques permettant de 'sécuriser' son accès au Web - c'est-à-dire, selon le vocabulaire du ministère de la Culture, de bloquer l'accès à certains protocoles de téléchargement - est doublement intéressant. D'abord car ces logiciels constituent l'un des moyens pour prouver sa bonne foi en cas de téléchargement illégal à partir de son adresse IP. La loi Création et Internet ne sanctionne en effet pas tant le téléchargement lui-même que le manquement de sécurisation de la ligne utilisée pour procéder à l'acte litigieux. Par conséquent, peu importe l'identité de l'auteur de l'infraction : c'est le titulaire de l'abonnement qui sera tenu responsable pour n'avoir pas protégé sa ligne. Autre point important, les outils de sécurisation évoqués par la loi devront être labellisés par l'Hadopi et proposés par les FAI, sans plus de détails. Tout juste peut-on préciser que les députés ont rejeté des amendements prévoyant la gratuité et l'interopérabilité des outils concernés. Un texte « techniquement inapplicable » [[page]] La labellisation concerne également l'offre légale de téléchargement. La loi votée par les députés ne s'attarde certes guère sur le développement de l'offre pour mieux se concentrer sur le volet des sanctions, mais elle envisage tout de même d'apposer un logo sur les sites - même non commerciaux - qui le demanderont. Les députés ont par ailleurs approuvé le principe d'un sur-référencement de ces sites labellisés dans les moteurs de recherche, sans souligner par quel miracle cela pourra être rendu possible. Un seul député UMP vote contre Au final, les éléments ineptes du texte sont résumés par Lionel Tardy, l'unique député du groupe UMP à s'être prononcé contre la loi. Sur son blog, il note que « ce texte est techniquement inapplicable en l'état, sera facilement contournable, va coûter cher aux finances de l'Etat, va suspendre à tort l'accès à Internet d'un grand nombre d'abonnés, met en place un surréférencement des offres légales, va obliger les abonnés à investir, à leurs frais, dans des solutions de protection contre le téléchargement illégal, n'a pas abordé le volet création, pourtant fondamental ». Le député, informaticien de profession, souligne également qu'il n'y aura pas de vote solennel sur cette loi « contrairement à ce qui se fait d'habitude. [...] Certains de mes collègues non présents souhaitaient s'abstenir lors de ce vote solennel. » On pourra rétorquer que ces députés auraient pu être présents lors du vote d'hier : seuls seize élus siégeaient dans l'hémicycle quand les débats se sont achevés. Et iceux ont dû se contenter d'un vote à main levée. La prochaine étape vers la mise en place des mesures prévues dans la loi aura lieu le 9 avril, avec la réunion d'une commission mixte paritaire composée de députés et de sénateurs. Les édiles auront pour mission d'élaborer un consensus entre les versions du texte adoptées par les deux chambres législatives. Les observateurs notent déjà que la composition de la CMP est largement favorable au gouvernement : le texte final devrait donc être très proche du projet de loi concocté par le ministère de la Culture. (...)
(02/04/2009 14:24:30)Hadopi : la suspension de l'abonnement évidemment préférée à l'amende
Il existait une toute petite chance, aux yeux des opposants au projet de loi Création et Internet, pour que la suspension de l'abonnement à Internet soit remplacée, en tant que sanction ultime, par une amende. Les débats de la Dadvsi avaient permis le vote d'amendements allant dans le sens contraire du texte initial, à la faveur de discussions nocturnes, désertées par la majorité des députés, presque en catimini. Mais hier, les édiles du Palais Bourbon se sont bien gardés de bousculer le projet présenté par le ministère de la Culture : son esprit est intact, et la suspension de l'abonnement a été consacrée. Les zélateurs du projet ont cependant eu du mal à trouver des arguments convaincants pour répondre aux objections soulevées par l'opposition - à laquelle quelques frondeurs de l'UMP et du Nouveau Centre se sont joints. Présenté par deux députés appartenant à ces deux partis, l'amendement 470 et quelques autres de la même teneur proposaient de troquer la suspension de l'abonnement par une amende. Une solution présentée, par les auteurs de l'amendement, comme un moyen de sanctionner les téléchargeurs indélicats en attendant l'applicabilité de la riposte graduée, prévue en janvier 2011. L'amende pourrait en outre servir de bouée de secours en cas d'adoption, par Bruxelles, d'une directive faisant entrer l'accès à Internet dans le périmètre du Service universel. Le récent plébiscite, par les eurodéputés, accordé à un rapport présenté par le Grec Stavros Lanbrinidis, laisse présager qu'une telle éventualité est davantage qu'une vue de l'esprit. « Qui peut accepter que tous les aspects positifs de la loi [Création et Internet] en matière de prévention soient remis en cause par l'absence de sanction applicable d'ici un à deux ans ? », demande Patrice Martin-Lalande. L'amende est un « droit de pirater », selon Christine Albanel [[page]] L'amende aurait enfin l'avantage d'éviter aux FAI de procéder à de lourdes modifications de leurs infrastructures pour que soit applicable la coupure de l'accès Internet sans dommage collatéral sur la téléphonie ou la télévision. Des travaux que les fournisseurs d'accès assimilent à ceux d'Hercules mais qui seraient en réalité « techniquement tout à fait faisables ». Du moins selon Franck Riester, le rapporteur du projet de loi à l'Assemblée. Mieux, Christine Albanel explique que la suspension est une idée proposée par les FAI eux-mêmes, « preuve qu'il s'agissait de la solution la plus appropriée et que c'était évidemment possible tout de suite et non dans dix ans. » Et la ministre de la Culture de se lancer dans un réquisitoire contre l'accusé du jour : l'amende. « Proposer une amende de première catégorie - trente ou quarante euros, soit le prix de trois CD, [...] c'est vraiment rien du tout, c'est un droit de pirater. » De plus, la ministre estime que l'existence d'une amende ferait planer une « grande injustice » entre l'étudiant fauché et le téléchargeur fortuné. Enfin, Christine Albanel a pu compter sur le soutien sans faille de Franck Riester qui a déployé un argument massue : la suspension de l'abonnement à Internet ne saurait handicaper les Français, surtout dans les campagnes. « Vous savez bien que des solidarités se nouent dans les zones rurales. Je suis certain que sans avoir à se rendre à la bibliothèque du coin, la personne concernée pourra aller chez son voisin ou dans sa famille. » Il y a quelques semaines, Christine Albanel avait tenu des propos similaires en conseillant aux internautes sanctionnés d'aller surfer « chez leur mère ». Sans surprise, les quelque 60 députés présents dans l'hémicycle ont largement repoussé les amendements prévoyant l'application d'une amende, tout comme la réduction des débits, évoquée par les sénateurs mais balayée par leurs collègues de la Chambre basse. Reste donc la suspension de l'abonnement - qui sera de deux mois au minimum - au sommet de la pyramide des sanctions prévues par la loi en cours de discussion. « En tant que législateur, il est irresponsable de faire des lois inapplicables », avait pourtant rappelé Martine Billard, plus tôt dans la journée. (...)
(01/04/2009 15:24:54)Pour Gilles Berhault de TIC21, le green IT est aussi un projet de société (tribune)
Comme un signe, c'est sous le soleil que commence en ce 1er avril la semaine du développement durable 2009. Une bonne occasion de faire le point sur la place grandissante prise par le green IT dans un secteur des TIC longtemps habitué à l'abondance. 2009 semble avoir été comme un déclic. Après des mois passés à chercher comment rendre l'informatique moins polluante, le processus est bel et bien en marche. La plupart des fournisseurs font en sorte que leurs équipements éliminent les produits chimiques, consomment moins d'électricité, etc. Et le temps semble enfin venu de passer de l'autre côté du miroir et de regarder aussi les TIC comme un moyen d'avancer dans les stratégies de développement durable dans la société comme dans les entreprises. Optimisons la logistique, construisons des bâtiments intelligents, installons des réseaux électriques intelligents, etc. Evidemment, sans tomber pour autant dans la technophilie verte à tout crin. Gilles Berhault, lui, voit encore au-delà de ces deux étapes. Il faut dire que le président d'ACIDD(*) est un pionnier du sujet qu'il suit de près depuis plusieurs années. Il est à l'origine de TIC21, point de rencontre entre les acteurs des TIC et ceux du développement durable. Aujourd'hui, dans une tribune qu'il signe sur le blog d'experts du MondeInformatique.fr, il évoque une prise de conscience accélérée de l'industrie, de la société civile et de l'Etat au travers des différents groupes de travail créés et rapports publiés. Si pour lui, entre TIC et développement durable, l'innovation technologique est clé, il en va de même des modèles économiques qui vont devoir l'accompagner. Mieux encore, « c'est une question de projet de société, de politique ». La tribune de Gilles Berhault, TIC21. (*) Association communication et information pour le développement durable (...)
(01/04/2009 12:48:57)Hadopi : les députés entérinent la labellisation des offres légales
« Il ne s'agit pas d'un clivage droite-gauche. Dans cette affaire, il y a ceux qui sont dans le coup et ceux qui sont 'has been'. » La formule, du député socialiste Jean-Louis Gagnaire, résume parfaitement l'approche qu'ont les intermittents du Palais Bourbon du projet de loi Création et Internet : d'un côté, une poignée d'élus au fait des enjeux et réalités du monde de l'IT ; de l'autre, une auguste cohorte prompte à manier le lieu commun voire les contre vérités, brandissant l'étendard des défenseurs des artistes, rangée derrière la ministre de la Culture. Illustration avec la démonstration conduite par Lionel Tardy. Le député explique qu'il est aisé, pour n'importe quel internaute, d'envoyer un courriel en modifiant à l'envi l'identité de l'expéditeur. Dès lors, il est à craindre que des spammeurs imitent les mails d'avertissement de l'Hadopi afin d'en affaiblir l'efficacité. « Ce sera un sport national », surenchérit Christian Paul. « Quel intérêt ?», répond Christine Albanel, illustrant ainsi la vision parcellaire qu'a la majorité du dossier. Pire, la ministre, plutôt que d'expliquer comment le dispositif qu'elle soutient sera apte à fonctionner, se réfugie derrière un manichéisme consistant à assimiler les opposants au projet de loi à des partisans de l'action illégale : « Je trouve pour le moins étonnant que dans ce débat, certains se placent systématiquement du côté des cyberdélinquants. » L'un des moments forts des débats tenus hier, 31 mars, a concerné le vote de l'amendement 50, prévoyant la mise en place d'une labellisation des sites qui proposeront des offres de téléchargement légal. En clair, ces sites pourront demander à recevoir un logo officiel, présenté comme un encouragement au développement des offres légales. Si le codicille a finalement été adopté, c'est au mépris des arguments pourtant frappés du sceau du bon sens déployés par ses détracteurs. Outre que le principe de labellisation sera difficilement applicable, car censé concerner tous les sites non marchands - donc des milliers de blogs et pages personnelles susceptibles de proposer du contenu à télécharger - il méconnaît également la réalité du Web en préconisant « la mise en valeur, ainsi que l'actualisation d'un système de référencement complet ». En d'autres termes, les moteurs de recherche seront censés remonter, dans leurs résultats, les liens conduisant à des sites labellisés. « Aucun moteur de recherche n'acceptera de modifier ses algorithmes de recherche », souligne Jean Dionis du Séjour. « Nous n'allons par entrer dans les logiciels et les algorithmes de Google », répond Franck Riester, le rapporteur du projet de loi. « C'est ce qui est écrit dans l'amendement », rétorque finalement Martine Billard. (...)
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