Tout le monde le sait, le marketing est un gros consommateur de big data. Et en ce sens, le rachat de MinHash par Salesforce.com n’est pas très surprenant. Fondée l'an dernier, la minuscule start-up de quatre personnes a utilisé la science des données pour analyser et comprendre l'évolution des tendances. Les termes de l’acquisition, annoncée hier, n’ont pas été divulgués. « En tant que n° 1 mondial du CRM, l'éditeur va continuer à entretenir sa passion pour la recherche, la science des données et l'apprentissage machine à une échelle beaucoup plus large » indique le site de MinHash sur lequel a été annoncée la nouvelle du rachat. La plateforme MinHash sera fermée le 21 janvier 2016. Pour l’instant, Salesforce.com a juste confirmé que l'équipe de MinHash serait intégrée à Salesforce, sans fournir d’autres détails sur l’acquisition.

Selon MinHash, son produit phare, l’assistant de marketing virtuel AILA, est « un champion du marketing multimédia entièrement basé sur l’AI ». En substance, il soulage les marketeurs de la lourde tâche d’analyse des milliers de messages postés sur les réseaux sociaux, de suivi des mots-clés indiquant de nouvelles tendances et des messages sociaux types. Il évite aux équipes marketing le travail de gestion des workflows et de coordination des campagnes. En effet, la technologie de MinHash s’appuie sur l’intelligence artificielle pour mettre à jour les nouvelles tendances dans les médias et aider les marketeurs à mettre au point et à lancer rapidement des campagnes intégrant textes, images, hashtags et URL.

Un moteur de recommandations au cœur des campagnes marketing

Plus précisément, les algorithmes ingèrent les données collectées dans les médias en ligne et détectent, dans les messages, les mots ou les phrases exprimant des tendances. Dans le même temps, les crawlers trouvent les images et le texte pour composer une campagne créative qui réponde à un message et à un public particuliers. « Les résultats peuvent être importés dans n’importe quel outil de marketing », précise par ailleurs MinHash.

Basée à Palo Alto, Californie, la startup MinHash - dont le nom fait aussi penser à un schéma de hachage bien connu - revendique ses racines chez eBay, Oracle et Stanford. La technologie de MinHash n’est pas le premier moteur de recommandation de son domaine, mais, selon Denis Pombriant, manager principal du Beagle Research Group, « l'utilisation d'un robot pour conduire des campagnes semble intéressante et reflète le futur ».

Protéger les clients des recommandations indésirables

Au cours de la dernière décennie, beaucoup d’entreprises se sont orientées vers la gestion de la relation vendeur (GRV ou VRM) pour protéger les clients de recommandations indésirables, « mais elle a été handicapée par sa complexité », fait encore remarquer Denis Pombriant. « MinHash pourrait permettre d’obtenir des résultats proches du GRV, mais plus simplement », a-t-il ajouté. « Si l’on peut identifier dans la demande que tel produit correspond exactement à tel client, alors on ne dérange plus les gens - on devient un conseiller de confiance », a expliqué le manager. « Il y a beaucoup à faire dans ce domaine, mais il semble que les intuitions sont justes ».

En septembre, Salesforce a dévoilé un produit « d’intelligence relationnelle » résultant de l'acquisition de RelateIQ, bouclée l'année dernière. Plus tôt cette année, le fournisseur avait acquis la start-up Tempo AI, qui a développé un calendrier caractérisé - une fois n’est pas coutume - « d’intelligent. »