Selon nos confrères des Echos, édition du mercredi 15 juin, Sagemcom serait vendu au fonds Carlyle.  En fin de journée, la direction de Sagemcom ne confirmait, ni n'infirmait, l'article des Echos. Cette direction est très impliquée dans le dossier. En janvier 2008 en effet, c'est une opération de LMBO qui a donné naissance à l'entreprise, détenue depuis par ses salariés mais aussi par le fonds d'investissement The Gores Group (*).

The Gores Group détient la majorité avec 65,7% des parts, les salariés 24,6%, le CIC 7,3% et club Sagem 2,4% (club Sagem est une structure ancienne représentant les salariés actionnaires). La société s'appelait alors Sagem Communications, c'était la filiale de Groupe Safran, issu lui-même du rapprochement surprise, en 2004, de Sagem (société familiale d'équipement électroniques et télécoms) avec Snecma (société d'aéronautique). Sagem Communications se rebaptisait Sagemcom en avril 2010.

Adieu la bourse, bonjour Carlyle

La direction préparait un projet d'introduction en bourse, mais The Gores Group, majoritaire aurait préféré se séparer de l'entreprise, qui a réalisé 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2010. Selon Les Echos, le prix d'achat serait inférieur à 500 millions d'euros, en 2008 le prix de vente était de 383 millions d'euros. 

C'est un changement de nature pour Sagemcom. Historiquement, les salariés sont représentés à son capital, par philosophie et pour échapper aux fonds américains. L'Etat a également eu son mot à dire, Sagem fabriquant aussi, depuis les années 40/50, de l'armement. Si l'information se confirme, leurs réactions seront scrutées avec attention.

(*) The Gores Group détient, dans le même secteur, Enterasys et Siemens Enterprise Network. Carlyle est l'un des actionnaires du groupe Numericable-Completel, opérateur de télécoms, particuliers et entreprises.

Crédit photo : Sagemcom