Adossée à Microsoft, la CodePlex Foundation qui a vu le jour hier, jeudi 10 septembre, se voit attribuer par ses promoteurs la mission de faciliter l'échange de code et un dialogue constructif entre les éditeurs de logiciels et les communautés Open Source. Elle reprend le nom déjà bien identifié de CodePlex, le portail communautaire que Microsoft a ouvert en 2006 pour héberger ses projets Open Source. Outre l'abandon de ce nom à la fondation, l'éditeur de Windows a versé à celle-ci une contribution de 1 M$. De façon plutôt cocasse, la nouvelle organisation va donc fournir une licence d'utilisation de son nom au site Web Codeplex pour qu'il puisse continuer de se nommer ainsi. Créée sous la forme d'une association à but non lucratif, la CodePlex Foundation est présentée comme un forum de développeurs ayant pour objectif d'accroître la participation aux projets menés par les communautés Open Source, en complément des fondations et organisations qui existent déjà. Sa présidence par interim est assurée par Sam Ramji, actuellement responsable de la stratégie plateforme chez Microsoft. Lors d'une conférence de presse, hier, celui qui fut aussi chargé de la stratégie Open Source et Linux de l'éditeur, a indiqué qu'il quitterait Microsoft le 25 septembre pour rejoindre une start-up de la Silicon Valley. Il affirme néanmoins qu'il poursuivra sa collaboration avec la fondation CodePlex pendant ses cent premiers jours d'existence. Sa mission consiste à encourager la participation des éditeurs traditionnels aux projets Open Source, leurs développeurs n'y participant pas suffisamment pour l'instant, estime-t-il. Davantage d'éditeurs se demandent en ce moment comment travailler avec les communautés Open Source. « Nous y voyons une opportunité à saisir pour faire avancer les choses », conclut Sam Ramji. Le succès de CodePlex reposera sur sa capacité à prendre son indépendance Le président de cette toute nouvelle fondation est assisté d'un bureau (par interim) de cinq directeurs parmi lesquels figurent notamment Shaun Walker, architecte du framework DotNetNuke, et Miguel de Icaza, le créateur de l'environnement Gnome et de Mono, adaptation de .Net à Linux. Les autres membres du bureau sont des collaborateurs de Microsoft. Ensemble, ils recherchent maintenant le directeur qui gérera les opérations au jour le jour. Le poste de directeur adjoint est pour l'instant occupé par Mark Stone, qui a notamment collaboré à VA Linux Systems (désormais SourceForge). Un bureau permanent de directeurs doit également être constitué. « L'indépendance que la fondation pourra conquérir vis-à-vis de Microsoft sera l'élément clé qui pourra décider les développeurs à la soutenir », a commenté Stephen O'Grady, analyste de RedMonk, à nos confrères d'IDG News Service. Par comparaison, il cite la fondation Eclipse qui a, elle aussi, commencé à exister en s'appuyant sur un éditeur, IBM en l'occurrence, mais qui a depuis été capable de fonctionner de façon indépendante, Big Blue lui conservant son soutien sans lui imposer de surveillance rapprochée. « Ce sera intéressant de voir quand CodePlex pourra acquérir une identité distincte de Microsoft », ajoute-t-il.