Après Scality, Hedvig ou encore Minio, sans oublier toutes celles déjà rachetées par un grand fournisseur - comme Amplidata par HGST ou Cleversafe par IBM - une nouvelle start-up arrive sur le marché du stockage objet. OpenIO, c’est son nom, a été créée en juin dernier par Georges Lotigier, PDG de Vade Retro Technology et Président de Scalair. Ce dernier, qui nous avait parlé de ce projet en février dernier sur le salon IT Partners, s’est associé à six ingénieurs pour lancer cette jeune pousse installée à Hem dans le Nord-Pas de Calais mais avec un bureau à San Francisco sur Sansom Street. Elle compte déjà 10 collaborateurs. Laurent Denel en assure la direction générale.

Comme d’autres solutions de ce type, OpenIO repose sur une plate-forme distribuée avec un socle open source travaillant avec les API Amazon S3 et OpenStack Swift. Chaque nouveau nœud est automatique détecté par le système et la capacité de stockage immédiatement exploitable sans reconstruire l’ensemble de la base. Un outil d’équilibrage de charge répartit les données sur les différents serveurs x86 avec réplication des métadonnées afin de garantir l’intégrité des objets stockés. Comme certains de ses concurrents, cette solution SDS peut utiliser des machines standards et même hétérogènes pour limiter les coûts.

Erasure coding pour reconstuire plus vite les noeuds

Le concept de base de cette solution repose sur une « Conscience » développée depuis 10 ans par une équipe spécialisée dans le stockage pour faire face à l’explosion des données dans les entreprises. La « Conscience » assure le placement des données et arbitre les demandes en prenant en compte les contraintes imposées par les règles de contrôle d'accès (policies) et la qualité de service. Chaque nœud sait ainsi en temps réel quels sont les meilleurs serveurs - avec les scores les plus élevés - pour gérer des demandes.

Le premier projet a été construit en 2008 pour stocker 10 Po avec 10 milliards d’objets afin de répondre à plusieurs besoins : emails, stockage cloud grand public et archivage (fichiers médicaux, enregistrements vocaux, relevés de contrôle de vitesse…). La solution est ensuite devenue open source en 2012. Aujourd’hui, la plate-forme d’OpenIO assure le chiffrement et la compression des données mais pas la déduplication. L’erasure coding est supporté pour optimiser les coûts de stockage et reconstruire des noeuds plus rapidement qu'en RAID en cas de panne matériel.

Nous reviendrons plus longuement sur cette start-up en décembre prochain car elle fait partie des sociétés que nous allons rencontrer lors du prochain IT Press Tour organisé par Condor Consulting. Nous approfondirons à ce moment-là le concept de Conscience qui mériterait d'être davantage expliqué.